Située au sud-ouest de la ville Tizi Ouzou, la zone des dépôts, abritant quelques unités industrielles et des centaines d'habitations, est traversée de part en part par un gazoduc à haute pression. Le danger est tel que la Direction des mines et de l'industrie a décidé de supprimer, à coût de millions de dinars, cette canalisation pour sécuriser les riverains. Une opération qui permettra la récupération de plus de 13 ha de foncier industriel constituant la zone " non constructible ". Cette zone, disposant de 119 lots répartis, s'étend sur 26 ha. Son permis de lotir date de 2001. Mais, beaucoup de complaisance a été constatée dans son aménagement devenu, aujourd'hui, un écheveau inextricable. Lors d'une visite effectuée, mardi dernier, dans cette aire par le wali, ce dernier a ordonné aux responsables locaux de déterminer si cette zone était industrielle, mixte ou à usager d'habitations. Dans un état lamentable, la zone nécessite une réhabilitation urgente. En ce sens, des managers de Tizi Ouzou n'ont eu de cesse d'appeler " à l'assainissement physique et financier du foncier industriel, car, ajoute-t-ils, celui-ci reste sous viabilisé". L'absence d'un organisme à qui échoira la gestion concrète des zones industrielles et d'activités, fait planer sur celles-ci le spectre de la décrépitude et cet imbroglio affecte la zone industrielle Aïsset Idir de Oued Aïssi. Créée au début des années 1970, cette zone accueille une dizaine d'usines publiques et privées. Abritant, entre autres, une unité de la Naftal et deux complexes électroménagers, les milliers de tonnes de produits et marchandises continuent, néanmoins, à être transportés par voie routière. Un anachronisme qu'on vise à supprimer par l'extension, en cours, de la foire ferrée Alger - Tizi Ouzou vers Oued Aïssi avec pour objectif connexe, la desserte de la zone industrielle Aïsset Idir. Mais, la question de la gestion des zones industrielles continue toujours à faire débat à Tizi Ouzou où les entrepreneurs ne ratent aucune occasion (forums ou rencontres publiques) pour la poser. L'on est encore à se demander " qui devrait entretenir l'éclairage public, la voirie, ramasser les ordures, maintenir la disponibilité de l'eau, de l'électricité et du téléphone dans ces espace " Interrogé à ce propos, il y a quelques mois, le directeur de la société de gestion immobilière (propriétaire de 11 zones d'activité et dont le siège est à la zone industrielle Aisset Idir), a rejeté l'amalgame fait entre la mission de la SOGI et la gestion de cet espace d'activité, " au sein duquel nous ne sommes qu'un opérateur comme tous les autres". M. Ould Rabah a déclaré que " le rôle de la SOGI est de mettre à la disposition des investisseurs des terrains viabilisés et en l'état actuel des choses, nous n'avons rien à voir avec la gestion de cette zone industrielle ". Ce qui laisse le problème posé et nombreux sont les industriels qui rechignent à s'implanter dans certaines zones d'activités au motif que " les terrains y sont accidentés occasionnant des surcoûts lors des terrassements ". Plus encore, le souci de l'investisseur est d'avoir " l'acte de propriété sans lequel aucune banque ne daignerait vous financer". Donc, loin d'être attractives, ces aires d'investissement potentiel restent boudées par les capitaines d'industrie. Au nom de ses pairs, le président de la chambre du commerce et de l'industrie du Djurdjura, M. Medjkouh, rappelle, à chacune de ses sorties publiques, que les entreprises locales ont été fragilisées entre 2001 et 2004 au point où quinze unités ont délocalisé leurs activités avec une perte de 1500 emplois pour la wilaya. Cet entrepreneur a appelé à " mettre, d'abord, à niveau l'environnement immédiat des entreprises, c'est-à-dire les sites industriels " qui, parfois, ne possèdent pas de titre de propriété et manquent de viabilisation. Pis encore, il n'est pas rare de voir des tentatives de détournement, par certains citoyens, des lots acquis dans les zones d'activités pour y construire résidences. Des irrégularités dont la justice aurait été saisie. Des incertitudes qui expliqueraient l'implantation d'une quinzaine d'unités, seulement, sur 250 opérateurs potentiels que les zones d'activités pourraient accueillir. Pour leur part, les professionnels caressent l'idée de se voir confier la gestion des différentes zones d'activités en association avec les institutions publiques. Un point de vue légitime à bien des égards car les opérateurs économiques sont les premiers concernés se sentant en droit d'être associés à la mise à niveau des zones industrielles.