-A la rencontre de Nna Baya Rencontrée au salon de la femme de Tinebdar, cette femme au visage ridé et au regard plein de souvenirs, a plus de quatre-vingt ans. Nna Baya Saker, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, semble sereine et en bonne condition physique et morale. Lorsque nous l'avons abordée, elle a évoqué instinctivement l'époque de la guerre de la libération nationale. Femme d'un moudjahid, Nna Baya a été emprisonnée à Iguer Amar (Tinebdar) durant dix-sept mois, exposée aux travaux forcés et torturée. «Je n'ai jamais divulgué des renseignements concernant les moudjahidine» nous dit-elle avec fierté. Déjà malade au maquis, son époux est décédé quelques années après l'indépendance. Nna Baya a connu la misère. Elle a une si longue expérience de la vie qu'on aimerait l'écouter sans cesse. Nna Baya n'est pas de celles qui baissent les bras. Sa vie passée était une continuité de sacrifices, d'abord pour son pays ensuite pour sa famille. Notre interlocutrice a le don de résumer toute une partie de sa vie dans un ou deux vers d'un poème. Les poèmes, elle les chante en chœur avec les autres femmes de sa génération. A travers ces chants traditionnels, elle montre le droit chemin aux jeunes d'aujourd'hui. Dans quelques temps, Nna Baya rejoindra son fils à l'étranger. On retiendra d'elle son courage, sagesse et son dévouement. -Nna Adidi, une femme défi L'association des myopathes de la wilaya de Béjaïa «Défi» a choisi Tazmalt et ce 8 mars pour honorer, à travers la journée internationale de la Femme, une femme d'exception, Adidi Lee (Na adidi Ath Vahloul née en 1954) une myopathe qui a lutté et «gagné son combat» contre la maladie. Son histoire est un véritable conte. Malade, elle était allée se soigner en France, où elle épousera son médecin et finit par avoir un enfant de lui, chose pratiquement «inconcevable» pour ce genre de maladies, vu les risques que cela suppose. Son fils, aujourd'hui adulte, a lui aussi un fils. Toute seule, elle aura donc défié la maladie et repoussé «les limites physiques». Pour l'association, cette femme représente «le défi et l'espoir». L'association Défi lutte pour l'intégration sociale et professionnelle des malades victimes d'une forme d'apartheid, notamment au niveau des écoles, nous apprend-t-on. Au programme de la journée une exposition, des conférences d'universitaires et médecins, mais aussi un défilé de mode et un gala artistiques. Activités exclusivement réservées aux femmes.