Ce processus pourrait, à terme, réduire l'enfouissement ou l'incinération des déchets et produire, en même temps des fertilisants organiques. Une étude réalisée par trois biologistes, enseignants aux départements de biologie de Constantine et Biskra, a révélé que la valorisation des déchets organiques par compostage pourrait être envisagée, en marge des traitements classiques, comme mesure d'accompagnement incontournable, durable, simple, et écologique, aboutissant à une meilleure gestion des déchets organiques. Une avancée qui permettra, en sus du tri sélectif déjà adopté au niveau de plusieurs communes de la wilaya de Constantine (plastique, verre, papier, carton et autre produits dérivés de l'aluminium), de gérer les déchets organiques par le compostage. Ce processus pourrait, s'il est bien mené, réduire sensiblement l'enfouissement ou l'incinération, et produire dans le même temps des fertilisants organiques. Dans ce contexte, l'objectif affiché par ce trio composé de MM. Ghiti, Ouhrani et Ghirbi Aloui, est de proposer une méthode biologique de gestion et de valorisation des différents types de déchets organique produits localement. Celle-ci favorisera, par ailleurs, une nette amélioration de la qualité biologique et de la fertilité des sols, une augmentation, un maintien, voire une augmentation de la biodiversité des sols, un accroissement de la productivité agricole, tout en limitant l'utilisation des intrants chimiques. On aboutira en bout de chaîne à une réduction des risques écologiques et à un environnement plus sain. Un process écologique En conclusion de cette même étude, ces derniers préconisent, en sus du process classique, l'utilisation du lombricompostage, un procédé consistant à utiliser des vers de terreaux adaptés à un environnement très riche en matières organiques. «Ces vers de terre sont très voraces et consomment chaque jour l'équivalent de leur propre poids en déchets organiques sous l'action de microorganismes, processus permettant d'obtenir un compost de grande qualité», est-il encore mentionné. Contacté pour donner son avis es qualité sur ce process, Mourad Labani, responsable de l'EPIC, chargé de la gestion des déchets urbains de Constantine, se montrera sceptique, disant que l'application de ce procédé sur le terrain est loin d'être évidente en l'état actuel des choses. Elle exigera, nous dit-il, des moyens humains et matériels énormes, sachant par ailleurs que sa rentabilité est loin d'être évidente, la commercialisation du compost auprès des agriculteurs étant tributaire de nombreux paramètres difficiles à prévoir et encore moins à maîtriser, comme on a pu le constater dans les pays où l'expérience a été tentée. «C'est vrai, ajoute-t-il, que sur le papier ce process ouvre de nouvelles perspectives assez alléchantes en termes de protection de l'environnement mais quand il s'avère trop onéreux et très peu rentable, il serait suicidaire de se lancer dans cette aventure. D'autant que notre EPCI est une société à caractère industriel et commercial, et elle se doit, à ce titre, de rentabiliser son activité, en plus des aides apportées par les pouvoirs publics».