Le troisième opérateur de téléphonie mobile a débuté, hier, ses activités en dévoilant une offre commerciale pour le moins attractive. En effet, en plus des nouvelles fonctionnalités mises en service par Wataniya, l'attrait véritable de ce nouvel opérateur réside dans les prix excessivement bas des communications vers l'international. A 15 DA la minute (avec en sus une comptabilité à la seconde après la première minute) vers la France et 20 DA vers le Canada, l'Italie et l'Espagne, c'est l'opérateur de téléphonie fixe Algérie Télécom qui se retrouve dans de beaux draps dans la mesure où il verra fondre ses bénéfices comme neige au soleil. Seul Djezzy, fort de son réseau qui couvre 80% du pays, peut encore coller au train en s'alignant sur les tarifs de Nedjma. Dans cette éventualité, c'est le retour sur investissement de l'opérateur koweïtien qui en prendra un coup. Pour ce qui est des tarifs, Nedjma, à l'instar de ses concurrents, propose une formule prépayée et postpayée. La première, facturée 2900 DA, offre sans abonnement les services multimédia et se recharge grâce à des cartes de 1000, 1500, 2000 et 3000 DA. Cela permet d'avoir une tarification à la minute nationale allant de 15 à 6,5 DA. Trois types de forfaits postpayés sont proposés par Nedjma. Similaires aux forfaits Classic de Djezzy, avec des prix à la minute allant de 8 à 6,5 DA. Les messages SMS sont facturés à 7 DA en national et le double vers l'étranger. Les messages photo sont à 14 DA. L'innovation est dans l'introduction du GPRS et de la navigation sur Internet. Facturée au volume et non à la durée, la navigation WAP varie entre 0,24 DA le kilo octet pour la carte et 0,06 DA pour le forfait (concernant les téléchargements de plus de 5 méga octet). Avec Super Sawt, Nedjma promet une meilleure qualité de transmission. Un centre d'appel (le 333) et un site Web sont mis à la disposition des clients pour répondre à leurs questions et leurs besoins. Pour revenir aux tarifs à l'international, l'on a appris que si Nedjma parvient à des prix aussi bas, c'est d'une part par l'utilisation de la voix sur IP (téléphonie par Internet), en passant par la plate-forme internationale au Koweït et grâce à des accords passés par Wataniya Télécom mère, avec des opérateurs low-cost européens et nord-américains. On peut imaginer que Wataniya propose de terminer gratuitement, ou à des prix très réduits, des communications de voix Sur IP vers les pays du Golfe, en contrepartie de forts rabais pour les communications entre l'Algérie et la France. Orascom, qui dispose d'une plate-forme internationale en Belgique, a les moyens de réagir rapidement en misant sur la capacité satellite et sur le câble sous-marin qui reliera l'Algérie à l'Europe pour réduire ses tarifs. Algérie Télécom, qui baisse graduellement ses prix depuis deux ans à l'international et qui compte atteindre une moyenne pondérée de 40 DA en 2005 (43 DA la minute en septembre), s'appuie sur deux câbles sous-marins en fibre optique, la reliant à l'Europe via la France et l'Espagne. L'opérateur historique reste tributaire d'accords avec ces deux pays pour l'exploitation de ces câbles. Sur le long terme, l'option de téléphonie sur Internet s'imposera pour Algérie Télécom, qui amorce d'emblée un virage vers le tout-IP. Avec la baisse des prix du téléphone portable et l'augmentation du fixe, le marché algérien de la téléphonie s'oriente vers une utilisation professionnelle de la téléphonie fixe et une utilisation personnelle du mobile. Finalement, avec l'entrée en lice du troisième opérateur, le redémarrage de Mobilis et la montée en puissance de Djezzy, c'est le consommateur algérien qui récoltera probablement les fruits de la concurrence.