Prépondérante dans la structure du portefeuille des risques assurés par les compagnies d'assurances locales, la branche assurance automobile est considérée par les intervenants de ce secteur comme étant structurellement déficitaire. Intervenant, lundi dernier, à l'occasion des travaux du 4e forum des assurances à Alger, le président-directeur général de la Société algérienne d'assurance (SAA), M. Amara Latrous, a ainsi indiqué que depuis près d'une décennie, la branche assurance automobile enregistre des résultas techniques déficitaires, en raison notamment de la poussée préoccupante des accidents de la circulation durant ces dernières années. Selon les statistiques officielles, les accidents de la route provoqueraient en moyenne quelque 4000 décès par an. Pour les assureurs, de telles statistiques sont synonymes d'un niveau de sinistralité alarmant, dont la prise en charge en indemnisation ne va pas sans déséquilibrer durablement la gestion de la branche automobile. En ce sens, soutient le PDG de la SAA, la masse des règlements à payer en matière d'indemnisation de sinistre automobile a atteint des limites intolérables pour les compagnies d'assurance. Selon lui, il y ainsi urgence d'assainir la gestion de cette branche, marquée qu'elle est par de graves insuffisances en matière de prise en charge des dossiers de sinistres et par des retards et lenteurs considérables quant aux procédures d'indemnisation. Dans cet ordre d'idées, estime-t-on du côté des assureurs, l'actuelle grille tarifaire appliquée à l'assurance automobile est devenue incompatible avec la sinistralité enregistrée dans cette branche, c'est-à-dire avec les statistiques rendant compte de la fréquences des sinistres automobiles à indemniser, au regard de l'augmentation effarante des accidents de la circulation. Aussi, les compagnies d'assurances évoquent depuis quelques années déjà l'existence d'un gap (déséquilibre) estimé à 40% entre la tarification de l'assurance automobile et les charges que charrie cette branche. bonus, malus Tout en reconnaissant que les tarifs actuels de l'assurance auto ne répondent pas à la réalité des charges assumées par les assureurs sur ce type de risques, le directeur des assurances au ministère des Finances, M. Seba, affirmera toutefois que pour l'immédiat aucune majoration de prix en la matière n'est à l'ordre du jour. Ceci étant, pour permettre d'amorcer une stratégie d'assainissement de la branche automobile, il est prévu entre autres mesures importantes, selon le même responsable, une systématisation de la clause bonus-malus à travers laquelle les conducteurs devront se voir appliquer des rabais et des majorations sur le prix de leur assurance automobile en fonction de la fréquence des accidents qu'ils enregistrent. S'agissant de la problématique des indemnisations, les compagnies d'assurance prévoient de réactiver à très court terme la convention d'indemnisation directe des assurés (IDA), qui devra permettre de raccourcir les délais de règlement des sinistres automobile sur le dommages matériels à un plafond de deux mois, en faisant en sorte que les assurés soient remboursés directement par leur propres assureurs quel que soit l'assureur de leurs adversaires.