Une enquête universitaire fouillée, conduite par l'historienne Claire Mauss-Copeaux, apporte de nouveaux éléments sur l'insurrection du 20 Août 1955. On parle très peu en France des grandes dates de la guerre d'Algérie. Il est donc intéressant de se pencher sur un ouvrage qui vient de paraître à Paris aux éditions Payot, collection Histoire. L'universitaire Claire Mauss-Copeaux, publie Algérie, 20 Août 1955, insurrection, répression, massacres. Une enquête autant qu'une étude qui apporte des précisions importantes sur cette date-clé de la lutte de Libération nationale. Que s'est-il exactement passé en Algérie le 20 août 1955, quand, à midi précise, des soldats de l'Armée de libération nationale, branche armée du FLN, appuyés par la population, ont attaqué simultanément les agglomérations situées dans le quadrilatère délimité par Collo, Philippeville, Guelma et Constantine ? En France, la déformation de l'information a mis en scène «un massacre généralisé perpétré par les Algériens». Qu'en est-il, et que sait-on réellement des semaines suivantes, où la répression et les représailles se soldèrent par la mort de milliers de civils algériens ? L'historienne de la guerre d'Algérie et des violences de guerre, loin des visions erronées de la propagande et de l'exagération, remet de l'ordre dans les données sur cet événement qui est l'un des plus marquants de la guerre d'Algérie. Claire Mauss-Copeaux a mené une longue et minutieuse recherche, croisant des archives incontestables avec le témoignage des survivants des deux bords. L'éditeur indique ainsi qu'elle «éclaire les massacres commis, aussi bien par des nationalistes algériens que par les forces de l'ordre françaises. Un livre riche en révélations sur un tragique exemple de désinformation et de rumeurs. Un ouvrage utile, car tous les éclairages des historiens sont à recevoir, comme la construction de la vérité sur un conflit meurtrier dont on célèbrera l'année prochaine le cinquantenaire de la fin.