L'un des événements les plus marquants de la guerre d'Algérie est l'insurrection du 20 août 1955. Ce jour-là, des militants du FLN (Front de libération nationale), appuyés par la population, attaquent simultanément les centres du pouvoir colonial dans le Constantinois. Au cours des affrontements, 26 militaires français et 92 civils, dont 71 Européens, sont tués. Les représailles disproportionnées sont mises en œuvre immédiatement par l'armée et les milices d'Européens.Elles débordent durant des semaines sur l'ensemble de la région.Les armes de guerre sont utilisées. Dans les villes comme dans les campagnes, des milliers d'Algériens sont tués. Au terme d'une enquête minutieuse croisant des archives et des témoignages des deux bords, Claire Mauss-Copeaux dans Le 20 août 1955 en Algérie, insurrection, répression, massacres (éditions Payot-Rivages, 2010, disponible en librairie courant janvier 2011), replace l'événement dans son contexte et éclaire les zones d'ombre, sources des rumeurs les plus folles. Après Jean-Pierre Peyroulou, qui a fait la lumière sur les événements de Guelma en mai 1945, Claire Mauss-Copeaux a entrepris de défricher une autre période de la guerre d'Algérie, celle des événements d'août 1955 dans le Constantinois. Faute d'archives aisément disponibles, l'événement n'avait pas été étudié par les historiens. Claire Mauss-Copeaux a mené sa recherche en croisant les informations apportées par des documents du service historique de la Défense et par les publications de l'époque. Elle a rassemblé et analysé des récits d'acteurs, de témoins et de survivants. Elle a longuement arpenté les lieux où se sont déroulées l'insurrection et la répression. L'historienne apporte ainsi des informations inédites à propos des deux massacres d'Européens et révèle également une partie des massacres d'Algériens perpétrés par les «forces de l'ordre». La violence de la guerre coloniale apparaît ici sans fard. Mais elle n'est pas tout. Les hommes qui l'ont subie ou exercée sont au premier plan de sa recherche. La violence de la guerre coloniale apparaît dans toute son horreur. Mais il n'y a pas de fatalité, ce sont bien des hommes qui sont à l'origine et au cœur de la tragédie. Un livre exigeant sur un événement qui empoisonne encore les relations franco-algériennes.