Le président-directeur général de la compagnie nationale Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, est dans la tourmente. Il perd visiblement même ses soutiens au niveau de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). En effet, 12 sections syndicales de l'entreprise, affiliées à la centrale syndicale, exigent son départ immédiat. «Le départ de Abdelwahid Bouabdallah de la compagnie Air Algérie devient irrévocable et indiscutable pour les travailleurs», affirme-t-on dans un communiqué signé par les secrétaires généraux desdites sections, parvenu hier à notre rédaction. «Nous, sections syndicales, légalement et légitimement élues par la base, demandons à cor et à cri aux instances supérieures de notre pays, le départ immédiat et inconditionnel du PDG d'Air Algérie», lit-on dans ce document. Les signataires de ce communiqué mettent l'accent sur «la conjoncture critique que traverse Air Algérie» et interpellent les pouvoirs publics en leur demandant d'«agir pour mettre un terme à cette situation qui pourrait avoir des conséquences très graves». «Air Algérie est en danger, et nous vivons quotidiennement cette angoisse, donc les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et intervenir pour mettre fin à cette situation», ajoute-t-on. Les syndicalistes appuient leur action par une longue série de griefs reprochés au premier responsable de la compagnie nationale. «Le PDG s'ingère à répétition au niveau des sections syndicales de l'entreprises pour semer des scissions, et ce problème perdure et les luttes s'intensifient. Il a un comportement irresponsable envers les travailleurs qu'il maltraite en proférant des menaces et injures de toute nature, ce qui porte atteinte à leur dignité et à leur honneur», expliquent-ils dans le même document. Ce n'est pas tout. Les représentants des 12 sections en question accusent aussi Abdelwahid Bouabdallah «d'injustice», «d'imperfection dans la gestion de la compagnie nationale» et «d'avoir recours à l'intimidation des travailleurs en se prévalant de l'appui inconditionnel de la présidence de la République et du SG de l'UGTA». «La gestion de l'UGTA est complètement remise en cause et l'entreprise a perdu de sa crédibilité auprès des instances internationales de l'aviation civile», estiment les rédacteurs de ce communiqué. Les secrétaires généraux des sections en question contestent également la légitimité du comité de participation de l'entreprise, dont le mandat a expiré en 2004 et celle des deux membres de droit représentant les travailleurs au sein du conseil d'administration. Les sections syndicales signataires de ce document sont entre autres : la section syndicale pilotes, la section Dos (ex-DTR), la section PNC, la section technique/support, la section technique spécifique, la section DOA/SOL, la section logistique, la section œuvres sociales et la section siège… Contacté pour avoir sa réaction par rapport à cette sortie, le secrétaire général du syndicat d'Air Algérie, Khodja Toufik se désengage de cette action. «Le syndicat d'entreprise n'a rien à voir avec ces histoires», déclare-t-il.