L'Algérie possède deux centrales nucléaires. Même de faible capacité, celle de Drairia est en pleine ville. Le réveil nucléaire touche le monde entier. Depuis la catastrophe du Japon qui fait craindre le pire au niveau de la centrale de Fukushima, le monde entier s'interroge sur la nécessité de maintenir cette forme d'énergie. Les Etats-Unis pensent faire un moratoire sur le nucléaire, la Chine, mais aussi de nombreux pays européens inspectent et contrôlent leurs centrales. L'Allemagne a prématurément fermé des centrales vieillissantes. Des ONG mais également des partis politiques reviennent à la charge sur le danger des centrales nucléaires. Les Etats-Unis possèdent 104 réacteurs, le Japon 53 et la France 58. L'essentielle de l'alimentation électrique française provient de l'énergie nucléaire, et Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà spécifié que les centrales françaises étaient sans danger et contrôlées. Il clôt ainsi toutes voix discordantes. Mais qu'en est-il en Algérie ? Possédons-nous des centrales nucléaires et quelles sont leur capacité et leur dangerosité ? L'information est difficile à obtenir quand on sait que la centrale de Aïn Oussera a été découverte par les Américains et révélée par le Washington Times au printemps 1991. On sait donc qu'il existe une centrale nucléaire à Aïn Oussera mais également une autre à Draria. Le Commissariat à l'énergie atomique refuse de communiquer et a instruit ses chercheurs pour qu'ils ne répondent pas à la presse. Cependant, certaines sources reconnaissent la dangerosité de la centrale de Draria située dans la wilaya d'Alger. Des habitations entourent la centrale et une source reconnaît que s'il se produisait un problème au niveau d'un réacteur, les éléments radioactifs pourraient se propager à un kilomètre à la ronde. «Cela pourrait même remonter jusqu'à El Biar», précise-t-on. Quant au risque sismique, il est aujourd'hui certain que la côte algérienne est fortement sismique, et un tremblement de terre qui aurait pour épicentre Alger, a toutes les «chances» de provoquer d'importants dégâts au niveau du réacteur de Draria. Ce qui mettrait en danger une grande partie de la population algéroise quand on sait la concentration d'habitations dans la wilaya. Eloigner les centrales nucléaires des populations Il convient aujourd'hui de réorganiser l'aménagement urbain en fonction du paramètre sismique et du risque de dommages de la centrale nucléaire de Draria. L'exemple japonais est la preuve que les prévisions établies ne peuvent complètement anticiper l'ampleur des catastrophes. Alger, parce que capitale du pays, ne peut se permettre le luxe de croire qu'elle est à l'abri d'un séisme de forte ampleur, d'un tsunami ou de la propagation de déchets radioactifs dans l'atmosphère. La plupart des Algériens vivent sur la bande littorale du pays. Certains (et nombreux) sont carrément pieds dans l'eau. La loi interdisant toute forme de construction (habitation et entreprises) est constamment bafouée. Même si les séismes ou les tsunamis ne peuvent avoir l'ampleur de ceux qu'a connus le Japon, il n'en demeure pas moins qu'un système d'alerte et d'adaptation aux catastrophes naturelles doit prendre en compte ces paramètres. Chekib Khelil avait soutenu l'ambition algérienne de se doter de nouvelles centrales nucléaires. La centrale de Aïn Oussera appelée «As Salam» a été fournie par la Chine à la fin des années 1980. Le réacteur nucléaire a une capacité de 15 mégawatts thermiques. Puis c'est en 1989 que l'Algérie se dote auprès de l'Argentine d'un autre réacteur à eau légère qui comprend de l'uranium 235 enrichi à 20% et d'une puissance d'un mégawatt thermique. Celle-ci s'appelle «Nour». Les ambitieux projets algériens visant à se doter d'autres centrales nucléaires pour fournir de l'électricité et pour alimenter les usines de dessalement d'eau de mer pourraient, si le contexte international s'y prête, ne pas voir le jour.