Depuis mercredi date du lancement et de la fin 3 heures plus tard de l'opération de vente des 45 000 billets d'accès pour la rencontre officielle Algérie-Maroc du 27 mars prochain, des milliers de supporteurs de l'équipe nationale continuent d'affluer devant les guichets du stade du 19 Mai 1956 de Annaba, lieu de la rencontre. Venus de diverses régions du pays, y compris celles les plus reculées de l'Ouest, ils se positionnent pour former la chaîne dans l'attente de l'ouverture des guichets qui restent fermés. Informés que le stock des billets est épuisé, ces supporteurs refusent de croire qu'ils ont fait des centaines de kilomètres, plus de mille pour certains, pour se voir interdire, le jour du match, l'accès aux gradins et aux tribunes faute de ticket d'entrée. C'est qu'à quelques mètres de ces mêmes guichets, des individus se plaisaient à le leur proposer pour des prix variant entre 2500 et 4000 DA. Le marché noir ne s'est pas installé à ce niveau uniquement. Il l'est également dans la majorité des cités et des quartiers d'Annaba. Au centre ville notamment où à proximité de policiers indifférents, des délinquants proposent les billets à qui veut au prix du marché noir. La même situation est vécue dans les communes et wilayas limitrophes d'Annaba. Le marché noir y bat son plein au vu et su de tout le monde. De simple rumeur, l'information qui a circulé quant au détournement, sans préjudice financier pour les organisateurs, de 30 000 billets paraît se confirmer. En effet, bon nombre de potentiels acquéreurs se sont étonnés que les 45 000 annoncés par les services de la direction de la jeunesse et des sports comme étant proposés à la vente dès ce dernier mercredi, aient été écoulés en l'espace de 3 heures. Ils avancent l'argument de la lenteur mise par les guichetiers à satisfaire toute demande au guichet et la suspension de la vente durant plusieurs heures pour une prétendue agression à l'arme blanche d'un de ces guichetiers. Suspendue aussi à la suite des bousculades et autres mouvements de mécontentement maintes fois réprimés par les policiers ou du sauve-qui-peut généré par l'apparition de chiens dressés par des délinquants pour agresser. Etonnement aussi quand on sait que l'opération avait été suspendue à la suite des agressions répétées des supporteurs par des délinquants armés d'armes blanches et de bombes à gaz lacrymogène. Elles sont à l'origine des blessures occasionnées à des dizaines personnes. Certaines ont été gravement atteintes en diverses parties du corps par des coups de couteau, mordus par un chien sous la conduite d'un délinquant, le bras ou le pied fracturé par un coup de gourdin violemment asséné. Hier vendredi, si la tension a quelque peu baissé devant le portail d'entrée du stade, elle est par contre visible au centre ville. En efet, des batailles rangées ont opposé des bandes rivales animant le marché noir des billets de stade. Elle l'est aussi dans les propos des habitants d'Annaba. Ils n'arrivent pas à admettre l'incapacité des autorités locales à mettre le holà à cette situation qui porte atteinte à leur tranquillité.