On a parlé d'un mort à Annaba La vente des billets s'est poursuivie hier La vente des billets d'accès au stade du 19- Mai-56, en prévision du match de dimanche prochain, qui mettra aux prises l'Algérie avec le Maroc, pour le compte de la troisième journée des éliminatoires, a débuté hier matin. C'est le directeur du stade, Hamdi Lachichi, en collaboration avec les autorités locales de la ville de Annaba, qui a pris cette décision. Au début, on croyait que l'opération allait se dérouler dans de bonnes conditions, persuadé que les leçons de ce qui s'était passé à l'occasion de la confrontation amicale Algérie-Serbie, du 3 mars 2010 au stade du 5juillet, ont été retenues. Finalement, ce ne fut pas le cas, du moment qu'on a assisté, hier, à une grande anarchie conséquence de la mauvaise organisation. Pour dire vrai, c'était pire que ce que nous avons vécu au stade du 5-Juillet. Ce qui s'est passé hier au stade du 19 Mai-56 dépasse l'entendement. Les supporters ont vécu un véritable enfer, les forces de l'ordre ne savaient plus où donner de la tête. C'est vraiment regrettable qu'en 2011, on n'arrive toujours pas à mettre en place une bonne organisation à même d'assurer le bon déroulement de l'opération vente des billets. Des supporters ont passé la nuit devant les guichets Tout a commencé avant-hier mardi. De nombreux supporters venant des wilayas avoisinantes ont rallié la ville d'Annaba et passé la nuit à proximité du stade, afin d'être les premiers à s'acquérir le fameux sésame. Ils sont venus de Batna, Tébessa, Souk Ahras. D'ailleurs, le bus de l'Equipe nationale avait éprouvé les plus pires difficultés à accéder au stade, pour permettre à la bande de Benchikha d'effectuer sa séance d'entraînement. Il aura fallu l'intervention des unités spéciales (à ne pas confondre avec les forces anti-émeutes) pour que cette marée humaine ne puisse pas entrer au stade, quand on sait que Benchikha avait instaurer le huis clos, après tout ce qui s'est passé lundi au stade Chabou, lorsque les supporters ont envahi le terrain, causant l'interruption de la séance d'entraînement. Hier, un groupe de supporters venus de Souk-Ahras nous ont dit : «On est venus mardi soir et on a passé la nuit devant le stade. C'est pour avoir de grandes chances de se procurer le billet d'accès au stade qu'on a décidé de venir avant tout le monde.» 5h : 2 500 supporters sur les lieux La ville d'Annaba continuait à être envahir durant toute la nuit. Ainsi, les forces de l'ordre ont été dépêchées au stade du 19 Mai-56 aux premières heures de la journée de mercredi, pour assurer le bon déroulement de l'opération vente. Aux environs de 5h, il y avait pas moins de 2 500 supporters devant les guichets, selon une estimation du service de sécurité. 7h, le nombre des fans des Verts a quadruplé A 7h, le nombre des supporters a considérablement augmenté. En l'espace de deux heures, le chiffre s'est multiplié par quatre. Le service de sécurité nous dira qu'il y avait au bas mot environ 10 000 supporters aux guichets du stade. 9h, une queue de 40 000 personnes A 9h, alors qu'on s'apprêtait à entamer l'opération vente des billets, il y avait un nombre impressionnant de supporters. Ils étaient environ 40 000 à être devant les guichets. Le parking du stade était presque plein. Sur le chemin du stade, des foules continuaient à affluer. 9h15, la situation devient intenable Il était 9h15. Soit un quart d'heure après le début de la vente des billets du stade, la situation devenait intenable, ingérable. Les supporters ont tenté carrément de défoncer les portes d'accès au stade. On assiste alors à l'intervention des forces anti-émeutes pour faire revenir le calme, mais sans résultat. Toutefois, les forces de sécurité feront preuve de sang-froid pour maîtriser la situation et éviter que les choses ne s'enveniment davantage. Mais voilà que les supporters se mettront à lancer toutes sortes de projectiles en direction de la police. 16h : les Annabis prennent d'assaut les guichets Les Annabis, pour leur part, ont commencé à affluer au stade pour prendre place devant les guichets aux environs de 16h, pour espérer avoir en poche le billet d'accès. 10h : 14 000 billets vendus Une heure après le début de l'opération vente des billets, les organisateurs ont dressé un premier bilan. A 10h, 14 000 billets avaient été vendus. Le directeur du stade rappellera aux préposés aux guichets de ne pas vendre plus de trois billets par personne, pour des raisons déjà évoquées dans nos dernières éditions. Un agent touché par une arme blanche Dans la cohue, un agent chargé de la vente des billets au niveau des guichets sera blessé à l'arme blanche. En effet, il a été attaqué par un «supporter» qui l'a surpris par derrière. Blessé à la main, il a été contraint de se rendre à l'hôpital. Avec un guichet de moins, après sa fermeture, c'est la colère des supporters qui montait.
2 500 policiers présents Les agents de l'ordre étaient présents en force au niveau du stade. Selon les estimations, ils étaient environ 2 500 entre forces anti-émeute, police judiciaire et même de la gendarmerie à canaliser tout ce monde. Des deux côtés, l'excitation avait atteint son paroxysme. Des agressions au milieu de la foule La situation était incontrôlable. Pis, on assistera à de nombreuses agressions contre des gens innocents dont se sont rendus coupables des énergumènes habitant pas loin du stade. Ces derniers ont fait usage d'armes blanches et même de bombes lacrymogène. C'est alors que de nombreux supporters se sont approchés de notre photographe pour lui demander de prendre des photos de ces scènes d'agression, en présence même des forces de l'ordre. L'un d'entre eux s'est approché de nous pour nous dire : «On a été agressés. Prenez des photos pour que les gens sachent ce qu'on est en train d'endurer ici. On risque notre vie. Il y a des énergumènes en possession d'armes blanche qui sont venus spécialement pour nous subtiliser nos billets.» Ces voyous ont, en effet, élaboré une très belle stratégie. Ne voulant pas faire la queue pour s'acquérir le fameux sésame, ils attendaient de voir ceux qui en avaient fini avec la chaîne, qui avaient donc pu se procurer le ticket du stade, pour ensuite s'attaquer à eux et leur arracher le fameux sésame. Le pire, c'est que très souvent, la victime reçoit des coups de couteau, leur occasionnant des blessures parfois graves. Des haches, des couteaux, tout est permis Le plus intriguant, c'est qu'au milieu de la foule, il y avait des jeunes qui avaient des couteaux et mêmes des bombes lacrymogènes. Certains étaient en possession de haches, on se serait cru en guerre. Pire, il y avait même des sabres. C'était inimaginable. On avait même aperçu des supporters quittant la foule et se diriger vers les éléments de la Protection civile dans l'espoir de se faire soigner, après avoir été blessés. C'est la loi de la jungle ! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au milieu de la foule, c'était carrément la loi de la jungle. Les forces de l'ordre ont commis une erreur stratégique en ne mettant pas des barrières de sécurité. Selon les témoignages recueillis auprès des supporters, tout était permis. Ecoutons-le témoignage d'un supporter d'un certain âge : «Je me demande comment la police, présente ici en grand nombre, n'a pu faire face à ces voyous. C'est la loi de la jungle, Je suis vraiment choqué et étonné. Si pour s'acquérir le billet d'accès, on met notre vie en péril, alors ce n'est pas la peine d'aller au stade. Je préfère ainsi suivre la rencontre à la télévision.»
La Protection civile installe des tentes pour soigner les supporters Devant une telle situation, l'état d'alerte a été décrété au niveau du stade du 19-Mai- -56. Le nombre de supporters blessés ne cessait pas d'augmenter. Ainsi, aux environs de 11h, la Protection civile, sur ordre des autorités, a dressé des tentes à proximité du stade, afin de soigner les supporters blessés. 50 blessés dont 8 évacués à l'hôpital Aux environs de midi, on a noté un nombre assez élevé de supporters blessés. C'est ainsi que nous avons appris que 50 supporters ont dû être mis à l'abri sous les tentes de la Protection civile pour recevoir les premiers secours. Par ailleurs, selon un bilan de la Protection civile, huit supporters ont été évacués vers l'hôpital de la ville, jugeant leur cas plus ou moins grave. 2 policiers touchés Les policiers ont, eux aussi, enregistré des blessés dans leurs rangs. Ainsi, selon un bilan officiel, deux policiers ont été touchés, à la suite d'affrontements avec les supporters déçus de ne pas pouvoir s'acquérir le billet d'accès au stade. Au vu de l'anarchie qui a régné, l'on s'attendait au pire et c'est ce qui s'est passé.
Certains, sous le choc, ont perdu connaissance Par ailleurs on a noté, en plus des supporters blessés, que plusieurs personnes, sous le choc de ce qu'ils ont vu, se sont évanouies. L'un d'entre eux, après avoir été secouru, après avoir été secouru, nous a fait la déclaration suivante : «J'ai vu un jeune donner un coup de sabre à un autre, c'est vraiment horrible.» De nombreux supporters qui faisaient la queue n'ont pu supporter la forte pression, surtout ceux qui souffraient d'un problème respiratoire. Inévitablement, ces derniers ont perdu connaissance. C'est alors que la Protection civile a dû intervenir pour les évacuer. Un officier des CRS matraque la presse Il faut reconnaître que les forces de l'ordre ont fait le maximum pour maîtriser la situation. On les a vus se défoncer, malgré toutes les difficultés, pour ramener le calme. Mais nous avons relevé un acte regrettable, lorsqu'un officier des troupes anti-émeutes (CRS) n'a pas trouvé mieux que de matraquer les gens de la presse, venus au stade pour faire leur travail. Même en leur exhibant leur carte professionnelle, ils n'ont pas été épargnés. Cela s'est passé aux environs de 09h30 lorsque ça a dégénéré. Un vendeur de tickets au niveau des guichets menacé à l'aide d'une arme blanche Aux environs de midi, un agent a dû quitter son guichet, non sans avoir emporté avec lui les tickets et la caisse. Et pour cause, il a été menacé par un supporter portant une arme blanche. Craignant pour sa vie, il a préféré se mettre aux côtés des forces de l'ordre, le temps que la situation se calme. C'est après un bon moment qu'il rejoindra sa place, sous forte escorte policière. Des supporters défoncent la portail principal pour accéder aux tribunes Malgré le dispositif sécuritaire impressionnant mis en place derrière les guichets, afin de faire face à tout risque de débordement, des supporters ont quand réussi à défoncer une porte d'accès au stade. Néanmoins, les CRS les ont vite chassés à coups de matraque. L'opération interrompue plusieurs fois Ce qu'on a noté durant notre présence pendant toute la journée du mercredi au stade du 19Mai-56 de Annaba, c'est que l'opération vente des billets a été interrompue plusieurs fois, à cause de toute l'anarchie qui a régné au stade. Les forces de l'ordre ont rencontré les pires difficultés à gérer une situation des plus complexes. A 10h, après que les 14 000 billets eurent été vendues, on s'est arrêté de vendre les billets pour reprendre une heure après. Affrontements dans le parking du stade entre CRS et supporters Dans le parking du stade, on a assisté à des affrontements entre les forces de l'ordre présentes en grand nombre et les supporters, notamment ceux qui étaient en colère de ne pas pouvoir acheter le billet, après avoir fait longtemps la queue au niveau des guichets. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux que de lancer toutes sortes de projectiles sur la foule et les CRS. Ces derniers ont intervenus pour disperser la foule. Cette scène s'est produite à plusieurs reprises. Les vitres d'une ambulance volent en éclats Une ambulance de la Protection civile a été prise pour cible par des énergumènes. L'ambulance venue évacuer un supporter blessé a été violemment attaquée par les supporters. Résultat, les vitres arrière ont complètement volé en éclats. Malgré les mesures prises, le marché noir a bel et bien commencé Cette situation a inévitablement fait les affaires des habitués au marché parallèle. Quelques heures seulement, après le début de l'opération de la vente des billets, on a constaté la présence de plusieurs jeunes pas loin du parking du stade, plusieurs billets en main, pour les revendre au marché noir. Pourtant, le directeur du stade avait ordonné de ne pas vendre plus de trois tickets par personne. Cela nous amène à nous interroger sur la manière avec laquelle ces gens ont pu se procurer un grand nombre de tickets. 3 000 dinars le billet On a remarqué que ce n'est pas uniquement aux alentours du stade qu'on vendait des tickets au marché noir. En effet, cela se passait même au centre-ville. Le prix du billet, qui a atteint les 3 000 dinars, pourrait augmenter dans les prochains jours. Autrement dit, malgré les dispositions prises par les autorités locales, le marché noir a commencé avant même la fin de l'opération vente des billets. C'est presque le même scénario vécu lors du match Algérie-Serbie. Décidément, on n'est pas près de sortir de l'auberge. ------------------------- Toutes les voies officielles ont démenti cette rumeur On a parlé d'un mort à Annaba Hier, l'entame de l'opération vente des tickets d'entrée pour le match Algérie-Maroc, qui se jouera ce dimanche 25 mars, a provoqué une cohue générale au niveau des points de vente. C'est ainsi que des scènes inimaginables ont été enregistrées : rixes entre divers groupes de supporters munis d'armes blanches, affrontements entre ces mêmes supporters avec les forces de l'ordre. Au final, tout ceci a causé un nombre important de blessés de diverses gravités. Ces graves incidents ont vite fait le tour, non seulement de la ville d'Annaba, mais de tout le pays. La rumeur a fait son bonhomme de chemin du moment qu'on évoque qu'il y a eu mort d'homme. A Annaba, l'information selon laquelle un supporter est décédé lors des ces affrontements s'est propagée telle une traînée de poudre. Ceci n'a pas été sans nous rappeler que la même rumeur avait circulé au lendemain d'un certain Egypte-Algérie au Caire qui a connu également des incidents entre Egyptiens et Algériens, une rumeur qui avait mis le feu aux poudres. Finalement, ce n'était qu'une rumeur vite démentie par les voies officielles des deux pays. Hier, toutes les parties que nous avons approchés à Annaba, entre service de police, Protection civile, hôpitaux et représentants de la Fédération algérienne de football ont démenti cette rumeur née certainement du climat d'hystérie que vit en ce moment la ville de Bône, à l'occasion de ce match capital entre l'Algérie et le Maroc. ------------------------- La vente des billets s'est poursuivie hier L'opération de la vente des billets d'accès s'est poursuivie tout au long de la journée d'hier. Malgré les difficultés énormes rencontrées, les organisateurs ont préféré continuer à vendre les billets, afin de se débarrasser d'un problème, devenu récurant à l'issue de chaque rencontre de l'équipe nationale, que se soit à Tchaker, Alger ou même Annaba. Au moment où nous mettons sous presse, l'opération de la vente des billets se poursuivait. Le directeur du stade a changé d'avis après avoir constaté les débordements Au départ, l'opération allait être interrompue à 10h lorsque les organisateurs ont constaté la vente de 14 000 billets. Néanmoins, devant une telle situation, et surtout une hystérie chez les supporters, le directeur du stade a changé d'avis. Il avait en effet pris la décision que la vente des billets se poursuive le mercredi, afin d'éviter des émeutes ou autre chose. Il fallait mettre en place plusieurs points de vente Tout le monde est unanime ici à Annaba que ce qui s'est passé hier au stade est dû aux erreurs des organisateurs. Il était préférable de mettre en place plusieurs points de vente des billets, afin de ne pas mettre la pression uniquement sur le stade. Si c'était le cas, on n'aurait jamais dû assister à des scènes regrettables et à toute cette anarchie.
