Des transporteurs de la ligne 39, desservant Oran et Haï Nedjma (ex-Chteïbou), ont protesté la semaine passée (lundi-mercredi) en observant des arrêts de service de quelques heures. Ces transporteurs protestent contre la razzia des clandestins qu'ils accusent de «semer l'anarchie sur la ligne en compromettant la mission du service public et de mettre en danger la vie des citoyens». En effet, plusieurs transporteurs possédant des véhicules de type microbus desservent la ligne 39 parallèlement aux bus conventionnels. «Nous payons nos impôts et sommes soumis à une réglementation stricte alors que ces envahisseurs activent dans l'illégalité la plus totale et ne respectent rien ni personne», déclare Mohammed, un receveur de ladite ligne. Pour un autre chauffeur, «la cohabitation était encore possible jusqu'à un certain temps. Mais aujourd'hui, le nombre des transporteurs en noir dépasse celui des bus formels. Que ce soit les microbus ou les petites voitures touristiques, ils squattent les arrêts à tous les niveaux de la desserte et transforment le parcours en un réel rallye car ils se disputent les places». Cet état de fait a donné lieu à une anarchie caractérisée notamment par des disputes entre les deux parties qui peuvent durer des semaines au grand dam du citoyen qui vit un sentiment d'insécurité en prétendant à leurs services. Côté clandestins, on ne partage pas les mêmes préoccupations. Ils estiment qu'ils sont un mal nécessaire puisque les usagers n'ont jamais boudé leurs services. L'un d'entre eux déclare: «je suis sur cette ligne depuis 3 ans et je n'ai jamais eu de problèmes avec les usagers. De plus, les accusations des autres transporteurs ne sont pas fondées car nous ne travaillons que tôt le matin et arrêtons à 8h30 pour reprendre le travail vers 19h30 le soir». Pour les usagers, il n'est pas question de supprimer les clandestins car ils travaillent à des heures tardives et permettent une vie nocturne aux habitants de Nedjma. «Je peux rentrer chez moi après 23 Heures, et ce n'est pas le transport formel qui m'assure cette possibilité mais ce sont plutôt ceux qu'on appelle ‘‘hacharate''». C'est, en effet, un constat que l'on peut faire en se rendant au niveau de la station d'essence de Petit Lac, le soir, ou au niveau de l'arrêt dit Victor Hugo sur l'avenue Sidi Chami. Ils sont des dizaines de personnes à attendre le transport pour rentrer et ne doutent jamais de la possibilité d'être transportés grâce aux clandestins qui les sortent de l'enclavement.