Si par malheur une petite fille ou un petit garçon venait à lire ce livre, je souhaite que sa lecture leur enseigne à ne plus avoir peur ni des monstres, ni des ogres, ni des humains, ni des diables.» (p.19). C'est ainsi que Nabil Farès entame son dernier roman «Il était une fois, l'Algérie» (2010), paru aux éditions Achab. Dans son ouvrage, conçu avec un style à la fois poignant, raffiné, poétique et explicite, l'auteur y aborde, sous forme de récits se rapportant à des moments dans l'histoire contemporaine de l'Algérie, les années dites «noires» traversées par notre pays. Dans ce livre, dédié aux enfants, Nabil Fares donne à lire un fait divers qui relate des vies et des péripéties croisées : l'enlèvement de Selma, rapporté sur un mode fantastique, sa fille Tania, devenue mutique, Linda, peintre exilée, et Slimane, journaliste écrivain… Il était une fois, l'Algérie est également porteur de messages d'espérance. «(…) Slimane aimerait bien réinventer l'enfance, et, à travers elle, réinventer Selma, qui fut pour lui accompagnatrice, initiatrice de la découverte des mots souples, agiles, pénétrants l'herbe (…), Selma, bercée par les mondes. Une brèche existe désormais dans l'esprit de Slimane, tournoyante, comme une vrille : un jour, il parlerait. Il écrirait, pour elle, qui avait appelé sa fille Tania», (p.40). Nabil Farès est né en 1940 à Collo. Après des études en Algérie et en France, il obtient, en 1971, son doctorat en sociologie. L'auteur de Il était une fois, l'Algérie, compte à son actif plusieurs autres publications, notamment Chants d'histoires et de vie pour des roses des sables (1978), La mort de Salah Baye ou la vie obscure d'un maghrébin (1980) et L'Etat perdu, publié en 1982. Nabil Farès a également écrit des textes pour le théâtre.