Les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération de Golfe (CCG) se sont réunis, hier soir à Riyad, en session extraordinaire, pour examiner la situation dans la région du Golfe et adopter une position commune face aux crises qui secouent des pays arabes. Selon un communiqué du secrétariat général du CCG diffusé dans la capitale saoudienne, la réunion sera centrée sur les «développements rapides» de la situation dans la région, ainsi que sur les derniers développements sur les scènes régionale et internationale. Une source officielle du CCG a indiqué que les participants devraient évoquer notamment les situations dans le royaume de Bahreïn, au Yémen, en Libye et en Syrie. Abdelatif Al Zayani, secrétaire général du CCG, a indiqué que l'Iran figurera aussi au centre des discussions dans la foulée des accusations d'«ingérence» portées par certains pays du groupe régional à Téhéran. Les relations des pays du Golfe avec Téhéran sont au plus mal ces derniers mois ; les premiers accusent le gouvernement iranien d'ingérence dans leurs affaires intérieures. De son côté, l'Iran réfute en bloc ces accusations et se défend de vouloir s'ingérer dans les affaires intérieures de ces pays, soulignant jeudi dans un communiqué «respecter fermement l'intégrité territoriale de tous les pays, en particulier ceux du Golfe et du Moyen-Orient». La «sainte» alliance L'Arabie Saoudite a «accusé l'Iran de s'ingérer dans les affaires des pays arabes du Golfe» en réaction à un communiqué de la commission des affaires étrangères et de la sécurité nationale du Parlement iranien. Jeudi, cette commission a demandé le retrait des forces saoudiennes de Bahreïn et accusé Riyad de «jouer avec le feu» dans le Golfe. Les Iraniens «ignorent le fait qu'ils n'ont pas le droit de violer la souveraineté de Bahreïn, de s'immiscer dans les affaires des pays du Golfe et de nier à ce pays la possibilité de faire appel aux forces du Bouclier de la péninsule», a déclaré, dans la nuit de vendredi à samedi, le porte-parole saoudien à l'agence officielle saoudienne SPA. L'Arabie Saoudite a envoyé des troupes à Bahreïn, dans le cadre de cette force commune des pays du Conseil de coopération du Golfe – dont elle fait partie avec Bahreïn – pour contenir la contestation populaire dans la monarchie. Le Koweït est également en froid avec Téhéran. Le Koweït a décidé l'expulsion, jeudi, de diplomates iraniens pour leur implication dans un réseau d'espionnage et pour avoir conspiré contre la sécurité de l'émirat. Le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a réaffirmé à son homologue koweitien cheikh Mohammad Sabah Al Salem Al Sabah, «la position fondamentale de Téhéran de ne pas interférer dans les affaires politiques intérieures des autres Etats». Par ailleurs, la condamnation, mardi dernier, à la peine capitale au Koweït de trois personnes pour appartenance à une cellule d'espionnage au profit de l'Iran, a encore envenimé les tensions entre les deux capitales. L'Iran a démenti tout lien avec les membres de cette cellule et estime que cette affaire est une «conspiration» contre les pays musulmans.