Des habitants de la cité Slimane Chaâchou (route de Chréa) se sont rendus à la rédaction d'El Watan de Blida pour crier leurs ras-le-bol suite à la dégradation avancée du cadre de vie de leur quartier. In situ, les indices de la déchéance et les paysages du chaos dépaysent l'éventuel visiteur qui pourtant n'est qu'à peine à deux kilomètres du centre-ville de Blida. Comme il est quasi visible, l'absence des lampadaires laisse supposer que la descendante à sec, rue Slimane Chaâchou, est submergée par l'obscurité pesante dès la tombée de la nuit. L'exiguïté de la rue ponctuée d'une multitude de nids-de-poule, quant à elle, témoigne de la difficulté d'accès des engins d'évacuation en cas d'urgence et du marasme des citoyens qui doivent emprunter au quotidien ce chemin chaotique qui mène aux différentes arènes du quartier. «Regardez ce ravin que les autorités daignent aménager ; plusieurs fois, on a dû solliciter les éléments de la Protection civile pour évacuer des personnes blessées qui on chuté par inadvertance dans ce ravin. Pour vous renseigner sur le nombre de cas : enfants, vieilles, vieillards… allez-voir les registres de la Protection civile, vous ne serez pas déçus», déplore avec ironie un habitant de la cité Slimane Chaâchou. Sur les hauteurs de la rue de ce quartier, des rigoles sont installées d'une manière provisoire par un entrepreneur, affirment les habitants et ce, pour atténuer un peu de la force des courants de ruissellement des eaux de pluies qui viennent de la partie amont. Pas de ramassage d'ordures ni possibilité d'évacuation des eaux usées puisque les conduites d'assainissement sont soit quasi absentes soit, la seule conduite qui existe, reste non aménagée et est donc non fonctionnelle. «Ce quartier existe depuis 40 ans ; paradoxalement, nos responsables qui ne sonnent le glas des promesses d'éden sur terre qu'à l'occasion d'une campagne électorale pour arracher les voix de ces éternelles malheureux», tonne avec colère un cadre de la partie basse du quartier Slimane Chaâchou. La population s'engage, assurent-ils, à entamer dans les plus brefs délais des travaux de revêtement du seul axe routier qui les dessert, pourvu que l'APC de Blida y mette «un peur de sauce». «C'est simple, nous voulons du gravier, du ciment et des moyens de transport, le reste, nous le prenons en charge. Nous avons constitué une fois un groupe de personnes d'un certain âge pour rencontrer le P/APC afin de lui exprimer notre mal de vivre. Nous avons passé toute une journée à attendre ce responsable, en vain», déplore-t-on sur les lieux.