Les travailleurs des directions de la SDE de 16 wilayas et ceux du siège de la direction régionale à Constantine ont observé, hier, un mouvement de grève au niveau de leurs différentes structures. La protestation qui a paralysé les SDE de l'est du pays, où le taux de suivi a été de 100%, a été portée par plus de 6000 travailleurs toutes catégories confondues, nous diront certains d'entre eux. A Constantine, deux revendications, désignées par les contestataires comme étant principales, ont été affichées au siège de la direction régionale Est. Ainsi, les protestataires exigent en premier lieu la dissolution sous huitaine du syndicat actuel qui, depuis 2006, n'a cessé d'être reconduit, et son remplacement par une nouvelle structure syndicale librement élue. Le deuxième point soulevé par l'ensemble des travailleurs concerne la dissolution du comité de participation (CP) et l'élection dans les plus brefs délais de nouveaux membres. En outre, les protestataires promettent le durcissement de leur mouvement et, dans le cas où leurs revendications ne sont prises en charge dans la semaine qui suit, ils iront vers un débrayage général de trois jours à partir du 12 avril. A l'expiration donc de l'ultimatum fixé par les travailleurs de la SDE, la réaction de ces derniers, si rien n'est fait, est d'aller vers un débrayage ouvert jusqu'à satisfaction totale d'une plateforme de 18 points qu'ils ont déjà établie. Augmentation du salaire unique avec effet rétroactif depuis 2001, promotions et indemnités, réduction de l'IRG, droit aux primes… sont au cœur des revendications des travailleurs. A Souk Ahras, un arrêt de travail de deux heures a été enregistré en signe de protestation contre la dégradation des conditions socioprofessionnelles. Les revendications des travailleurs sont, entre autres, la révision à la hausse des salaires et l'alignement de leur grille salariale sur celle de Sonatrach, la mise en application de certaines indemnités revendiquées depuis des décennies et la restructuration des instances syndicales à l'échelle nationale. A Jijel, des dizaines de travailleurs se sont massés sur le trottoir près du siège de la SDE. La même situation a été observée au niveau des autres agences et à la centrale thermoélectrique d'El Achouat, dans la commune de Taher. A Mila, plus d'une centaine de salariés ont protesté pour revendiquer l'augmentation des salaires, la mise en œuvre de la promotion au profit des techniciens et agents de maîtrise et l'octroi des indemnités et primes non appliquées par l'entreprise. A Biskra, ce sont 460 travailleurs répartis entre le siège de l'administration et les agences de Tolga, Sidi Okba et Ouled Djellal qui ont observé un arrêt de travail de 4 heures. Les protestataires ont annoncé le retrait de confiance à l'actuel syndicat UGTA de leur entreprise. Il en a été de même à El Oued. A Boumerdès, des centaines d'agents exerçant au niveau de diverses agences Sonelgaz ont observé hier une journée de protestation pour faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. A Béjaïa, les travailleurs ont observé une journée de protestation, faisant écho à un appel qui circule sur internet depuis une vingtaine de jours. Sans aucun préavis, «la grève a été une réussite éclatante», se félicitent des grévistes. Une plateforme de revendications de 34 points a été élaborée, en dehors du cadre syndical traditionnel qu'est l'UGTA où émarge la fédération nationale des travailleurs du secteur, dont on demande tout simplement la dissolution. Le mouvement – qui a été suivi notamment par la totalité des travailleurs de plusieurs directions de distribution qui totalisent l'essentiel des effectifs de Sonelgaz et aussi dans des directions de production – revendique aussi la dissolution du comité de participation. «L'UGTA n'a pas su écouter les travailleurs. Il y a un ras-le-bol qui s'exprime par ce mouvement de protestation», explique un représentant des 700 grévistes mobilisés au niveau de la direction distribution de Béjaïa, qui dépend de Sonelgaz distribution Est (SDE).