L'université populaire du Pays de Dieulefit (Drôme), qui porte le nom bien choisi du «Savoir Partagé» propose, le 9 avril,une journée dédiée à «la lecture du présent à l'aune de l'histoire », au sujet du Maghreb. Lyon De notre correspondant Généralement mis à la une en France pour de mauvaises raisons, le Maghreb l'est de façon positive, ces derniers temps, avec les transformations radicales qu'ont connues des pays comme la Tunisie ou l'Egypte, ou des soubresauts dans d'autres pays arabes, dont l'Algérie. Et on ne parle pas ici du cas libyen et de l'engagement militaire occidental qui donne mauvaise conscience à beaucoup de Français. Lorsque les organisateurs de cette journée préparaient leur programme, ils ne savaient pas qu'ils tapaient dans le mille. Finalement, cela tombe bien, explique Jean-Marc Fournier car «il est bon que les gens ressentent des deux côtés de la Méditerranée que des gens de bonne volonté veulent aller de l'avant dans une confiance réciproque.» D'ailleurs, «Lorsque ‘‘Le savoir partagé'' a décidé cette journée, le présent n'était pas celui d'aujourd'hui. La marche du Maghreb vers une vraie libération de son peuple, qui annonce un bouleversement des relations entre les deux rives du bassin de la Méditerranée occidentale, donnera, en effet, à cette rencontre avec des spécialistes du long périple historique unissant les peuples méditerranéens, une tonalité particulière.» Plusieurs temps forts suivis de discussions sont prévus. Le premier, «France-Maghreb» verra des tables rondes sur la relation entre l'Hexagone et l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, sous la présidence de l'historien algérien Mohammed Harbi, ancien militant de la lutte de Libération nationale, et Sophie Bessis, de l'université de Paris. La conclusion de ce premier rendez-vous se fera avec la journaliste Catherine Simon, ancienne correspondante du journal Le Monde en Algérie, auteure de A la Découverte du livre : Algérie, les années pieds-rouges et Anne Beaumanoir, neurologue, qui a été membre du gouvernement Ben Bella. On traitera ensuite de «L'immigration maghrébine en France». Rachid Benattig abordera le cas algérien. Sociologue, ancien directeur du CRESI (Centre de recherches et d'études sur l'immigration), il a écrit entre autres : Les migrants en Europe, quel devenir éducatif et culturel ? Dans un troisième temps, le thème «La situation des femmes dans les sociétés maghrébines» sera présidé par Salima Bouaziz. Neurologue, responsable des femmes de l'émigration pendant la guerre d'Algérie, elle est membre fondatrice de plusieurs associations. Sophie Bessis, secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des droits de l'homme, dira notamment quels sont les «changements et les résistances».