«Qantara -patrimoine méditerranéen : traversées d'Orient et d'Occident» sort pour la première fois de Paris pour faire étape à Valence (Drôme). Jusqu'à la fin octobre, des conférences, projections cinématographiques et un travail en direction du public scolaire, accompagnent la foisonnante exposition de l'Institut du monde arabe. Lyon De notre correspondant Le microcosme parisien, c'est bien, mais prendre l'air à l'extérieur des limites de la capitale, cela a du bon pour l'Institut du monde arabe qui songe à ouvrir une première antenne dans le nord du pays, dans la région de Roubaix. Pourtant, c'est à l'opposé, dans le Sud, à Valence (Drôme), que se déroule le déplacement pour la première fois d'une exposition décentralisée, jusqu'au 31 octobre «Traversées d'Orient et d'Occident».A mi-chemin entre Lyon et Marseille, Grenoble ou Saint-Etienne, l'emplacement va drainer un vaste public. L'événement est de taille, puisque l'exposition de Qantara tient une bonne partie du Palais des expositions qui abrite habituellement d'autres types d'exhibitions, plus commerciales. C'est depuis mai 2005, que l'Institut du monde arabe, présidé par Dominique Baudis, pilote ce projet inscrit dans le programme Euromed-Heritage, initié et subventionné au départ par l'Union européenne. «Qantara, patrimoine méditerranéen : traversées d'Orient et d'Occident» rassemble un travail commun des directions des antiquités et du patrimoine de plusieurs pays partenaires, dont l'Algérie, la France, l'Espagne, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, le Liban et l'Egypte. Outre la présentation au siège parisien de l'IMA, et aujourd'hui dans la Drôme, le projet a permis la réalisation d'une base de données consultable de très belle façon sur internet. Le résultat donne une vision transversale du patrimoine culturel méditerranéen, en s'appuyant sur 1000 entrées : sites, monuments, objets, situés historiquement de la fin de l'Antiquité tardive au XVIIIe siècle. L'analyse est conduite par une équipe de plus de 200 historiens, chercheurs et conservateurs. «Qantara témoigne ainsi de la fécondité des échanges dans cet espace géoculturel qui a suscité, au-delà des contraintes de l'histoire, des passerelles (en arabe : qantara, pont) entre les formes et une sensibilité commune, voire une identité partagée». Parmi les conférences significatives à Valence, ce mardi 28 septembre, une table-ronde abordera le dialogue interculturel et interreligieux, et mercredi 6 octobre, se déroulera une rencontre autour de «la découverte de la littérature arabe», avec Katia Zakharia, professeur à Lyon 2, en partenariat avec GRE MMO (Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient). Le mercredi 13 octobre, on traitera de «La diversité culturelle et religieuse en France» avec Mohamed-Chérif Ferjani, auteur de Le politique et le religieux dans le champ islamique, professeur à Lyon 2 et Gérard Bouchet, adjoint au maire de Valence, docteur en philosophie et auteur de Laïcité : des moyens pour un débat d'actualité. Ultérieurement, on parlera de l'eau, enjeu stratégique dans le monde arabe et de «La ville arabe» et enfin, «des sciences arabes», avec Ahmed Djebbar, mathématicien, chercheur en histoire des sciences, et ancien ministre algérien. En illustration, deux cinémas, le Navire et Lux Scène nationale proposent une programmation d'images et de musiques qui racontent histoire et avenir, rêves et quotidien, amours et espoirs des pays du bassin méditerranéen, avec des fictions et documentaires d'aujourd'hui, un hommage à Youssef Chahine et la comédie musicale égyptienne, un concert et des rencontres, dont une autour du film inédit Number one de Zakia Tahiri (Maroc, 2008) en présence de la réalisatrice, ce 28 septembre. Enfin, parmi les documentaires concernant l'Algérie : Paris/Oran/Alger, le music-hall d'Algérie de Michèle Mira-Pons et Cheb Hasni, je vis encore, de Djamel Kelchaoui. De quoi rapprocher les rives qui s'éloignent ces derniers mois sous les effets politiques désastreux.