Rien n'arrête Zahia Belbachir ni les épreuves de la vie ni son voile qu'elle a commencé à porter au Canada. Montréal. De notre correspondant Depuis son arrivée au pays de l'érable en 2003, cette Oranaise, qui a quitté l'Algérie pour la France à l'âge de 16 ans, n'a pas chômé un jour. Avec un diplôme en commerce, elle a consacré les dix dernières années au monde du vêtement, devenu son domaine d'excellence qu'elle connaît sous toutes «les coutures», bien qu'elle ne soit pas couturière, comme elle l'explique à El Watan, lors d'une rencontre dans sa boutique, Socamelias, à Montréal où «la tradition rejoint la modernité», tient-elle à souligner. Et ce n'est que dans l'ordre naturel des choses qu'elle organisera le 16 avril prochain Miss Arabia Montréal 2011. Le premier concours de beauté destiné aux filles originaires du Maghreb et de la communauté arabe de Montréal. L'idée lui est venue à l'issue d'un défilé de mode qu'elle avait organisé en janvier dernier dans la métropole canadienne, où elle a fait rencontrer l'élégance algérienne avec la magie indienne. «A la fin du défilé, j'ai demandé aux filles si elles étaient intéressées par un concours de beauté. Elles ont été conquises par ma proposition», affirme celle qui organise ce concours en hommage à sa sœur Hassiba morte dans un centre de détention pour immigrants aux Etats-Unis en 2005 et dont l'affaire est toujours en justice pour faire toute la lumière sur les conditions de son décès. Zahia Belbachir a voulu éviter l'amateurisme dans cet événement. «Le jury sera composé d'une styliste d'origine marocaine, une coiffeuse d'origine algérienne et une Québécoise directrice d'une agence de mannequins». Les filles doivent avoir entre 16 et 25 ans. Parmi les candidates, il y a des Algériennes, des Libanaises, des Algéro-Québécoises… Le succès risque d'être au rendez-vous, car si on réussit à vendre des karakou à Montréal , même s'ils seront portés avec une minijupe, organiser un concours de beauté sera un jeu pour celle qui affirme vouloir «en finir avec l'image de la femme arabe et musulmane soumise que véhiculent les médias en Occident».