Des canalisations, cassées, déversent leur flot continuel des eaux usées à Louda Guighil. Toute la cité baigne dans une couche d'eau noirâtre, gluante et pestilentielle. Les garages, les fonds des cages d'escalier et tous les alentours de la bâtisse, regorgent de ces eaux coulant sur la chaussée. Les regards dégarnis de dalles sont devenus des galeries de rats qui y retrouvent leur milieu indiqué. La cage qui abrite les vannes d'arrêt du réseau de distribution d'eau potable sont également inondées de ces eaux qui risquent de s'infiltrer, si ce n'est déjà fait, dans le réseau AEP. Les habitants ne boivent plus, par précaution, l'eau du robinet de peur d'être contaminés par des vibrions (bacilles) provoquant des MTH (maladies à transmission hydrique). «Nous craignons une cross-connexion qui peut survenir à tout moment, car les eaux usées s'infiltrent peu à peu dans le sol qui abrite les vieilles canalisations de l'AEP, rouillées et pourries par endroits. Nous avons adressé des lettres à toutes les autorités tant locales que de wilaya. Nous avons également saisi les services d'hygiène de l'APC, l'agence foncière d'Azazga et même la sûreté de daïra. Le chef de daïra lui-même s'est déplacé sur les lieux, mais, pour ce moment, aucune action n'a été entreprise pour endiguer le risque», se plaignent les représentants des habitants.