Les habitants de la cité Djenane Achabou, à Dély Ibrahim, sont confrontés, depuis la réception, en 1997, de leurs habitations inachevées dans le cadre du logement social, à une situation des plus dramatiques. Crise de logement oblige, ils ont été contraints de réceptionner leurs logements en état de « carcasse ». Dépourvus des moyens les plus élémentaires, ces logements n'étaient équipés ni de portes ni de fenêtres et encore moins d'étanchéité. L'un des habitants des étages supérieurs souligne que sa demeure est inondée dès les premières pluies. « Ma maison devient une piscine durant la saison pluviale, et les infiltrations pénètrent de la terrasse à cause du déficit de l'étanchéité. Les murs de nos maisons sont gorgés d'humidité à cause de la déficience des revêtements muraux », a-t-il témoigné. Pour parer au plus pressé, les riverains ont dû débourser, selon leurs dires, plus de 50 millions de centimes. « Nous avons été contraints de refaire également tout le réseau d'électricité qui a été mal installé. Idem pour les travaux de boiserie, de plomberie, de maçonnerie que nous avons pris à notre compte », a-t-il ajouté. Lors de notre virée dans ce quartier, un spectacle lugubre et désolant s'offrait à notre regard. L'ensemble des caves des bâtiments délabrés de cette cité était inondé par des eaux usées répugnantes. « Nous vivons perpétuellement derrière les volets et les fenêtres clos à cause des odeurs nauséabondes. Les essaims de moustiques et les rongeurs pullulent au fond des caves et menacent sérieusement notre santé », se sont plaints les riverains du quartier Djenane Achabou. Notre interlocuteur tient à souligner que les regards d'évacuation des eaux usées, dont les travaux n'ont pas été achevés jusqu'à ce jour, sont constamment obstrués ajoutant qu'en cette saison hivernale, l'accès à la cité devient de plus en plus difficile. « C'est un véritable parcours du combattant. Les flaques d'eau éparses nous pourrissent la vie. Nos enfants doivent se changer trois à quatre fois par jour. » Les mares d'eau qui se constituent rendent l'accès à la cité des plus difficiles. Pour parer à cette situation, des madriers y ont été installés pour permettre aux habitants d'accéder aux cages d'escalier. Dépourvue d'espaces verts, d'aires de jeux et d'éclairage public, la cité accuse également un déficit en matière d'infrastructures et d'équipements de base. L'entrée, une route non bitumée, témoigne de l'état de délabrement de l'ensemble du quartier. Des débris de matériaux de construction, de la ferraille et des dalles en béton sont amoncelés dans différents endroits. Des égouts se déversent à même la chaussée, et les ordures ménagères sont entassées dans une sorte de benne à ordure.