Présenté comme le match de l'année, le clasico Real- Barcelone a laissé supporters et observateurs sur leur faim. Commentant le rendez-vous de samedi soir, un chroniqueur européen a lâché : «On en a fait beaucoup de ce match qui en définitive n'a pas été à la hauteur des attentes. Pour résumer, c'est l'histoire de la montagne qui a accouché d'une souris.» Samedi, les yeux du monde étaient braqués sur le stade Santiago Bernabeu. Plus de 500 millions de téléspectateurs étaient rivés face au petit écran pour suivre cette affiche qui va se renouveler à trois reprises au cours des prochaines semaines à la faveur de la finale de la Coupe du Roi, mercredi prochain, et les demi-finales aller et retour de la Ligue des champions (fin avril et début mai). A l'arrivée, les deux formations n'ont pas fourni le match de qualité qui était attendu de leur part. Barcelone a confirmé qu'il reste la meilleure équipe au monde dans la maîtrise et la conservation du ballon et le Real a fourni la preuve que c'est une formation qui carbure beaucoup avec le mental, comme l'atteste sa prestation lorsqu'il a joué une partie de la rencontre à dix après l'expulsion d'Albiol (52'). Ceux qui espéraient un match fou avec des prouesses techniques et des buts attendront les trois prochaines confrontations pour, peut-être, assouvir cette légitime aspiration. Pourtant, ce n'est pas le talent qui faisait défaut samedi soir sur la belle pelouse de Madrid. Sur le carré vert, il y avait 10 champions du monde avec l'Espagne (Casillas, Sergio Ramos, Xabi Alonso, Piqué, Busquest, Xavi, Iniesta, David Villa, Pedro), sans parler du meilleur joueur du monde Messi, du Portugais Ronaldo, des mondialistes Alves, Pepé, Khedira, Ozil, Di Maria… un plateau qui pèse, au bas mot, plus d'un demi-milliard d'euros. Ce potentiel ne s'est pas exprimé comme il a l'habitude de le faire dans la Liga chaque week-end. L'enjeu a pris le pas sur le jeu à cause certainement de tout ce que représentait cette rencontre pour l'environnement respectif des deux grands clubs espagnols. Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ont été transparents par rapport à leurs aura et statut. Leur influence sur le jeu était nulle. Au contraire, c'est les besogneux, à l'instar de Pepé, Xabi Alonso, Pujol, Busquets, Khédira, Adriano qui ont tiré leur épingle du jeu dans un sommet totalement fermé. C'est la preuve aussi que même les grands joueurs peuvent être dans un jour sans et passer à côté de leur sujet. Morale de cette affiche, Madrilènes et Barcelonais ont laissé leur football dans les vestiaires le soir où tout le monde les attendait avec passion et ferveur. Les joueurs des deux clubs doivent une revanche à leurs admirateurs.