L'Algérie verra la création de dix régions à l'horizon 2025. Ce n'est pour le moment qu'un projet d'aménagement du territoire qui sera pris en charge par des plans régionaux. Alors, ces régions seront-elles institutionnalisées ? « Il est trop tôt pour le savoir », répond Cherif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, principal promoteur de ce projet. Quatre ministres se sont déplacés, hier, à Oran pour promouvoir de nouveau ce projet de « régions ».MM. Cherif Rahmani, Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, Nordine Moussa, ministre du Tourisme et Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville se sont succédé à la tribune de la salle de conférence de l'hôtel Sheraton pour exposer les contours du projet intitulé « Schéma d'aménagement du territoire de la région nord-ouest ». Les grandes lignes ont été exposées et soumises à un parterre d'experts et d'autorités de différents ministères pour être enrichies durant deux jours en ateliers lors de cette première rencontre. Le plan de la région Nord-Ouest appelé à regrouper les 7 wilayas de l'ouest du pays. Il s'agit d'Oran, de Mostaganem, de Relizane, de Mascara, de Tlemcen, de Sidi Belabès et de Aïn Temouchent. Ce plan se veut être « une matrice à la base de laquelle découleront tous les futurs projets qui seront encadrés par les outils d'aménagement à l'échelle des ville La rencontre d'hier se situe dans le prolongement de celles qui ont concerné la région des Hauts-Plateaux, du Centre-Ouest et de l'Est, tenues respectivement à Djelfa, Saïda et Batna durant l'année 2004. « Nos villes sont dépassées, nos communes aussi. Il est temps de penser à l'échelle régionale », devait argumenter Cherif Rahmani, principal promoteur de ce projet qui devra, une fois arrivé à maturité, passer par l'adoption des deux chambres du Parlement. Deux problématiques majeures ont poussé les pouvoirs publics à initier ce projet : « L'urbanisation anarchique » et « une démographie loin d'être maîtrisée et maîtrisable avec les instruments d'aménagement actuels ». Quatre objectifs et six chantiers se profilent, il s'agit de « permettre au territoire un développement durable et surtout de tenter de minimiser la problématique de l'eau ». Mais voilà donc le grand défi : l'idéal, selon Rahmani, c'est d'aboutir à réduire de moitié, d'ici à 20 ans, le déficit en eau, estimé de nos jours à 221 millions de mètres cubes. La solution est, bien entendu, « plus le dessalement que la construction de barrages, même si une dizaine de ces derniers sont appelées à être construits d'ici à 20 ans. » Les quatre ministres sont ainsi unanimes à dire qu'il s'agit de « rompre avec la vision traditionnelle, celle qui raisonne à l'échelle wilayale ou communale ». « Ce n'est pas une simple addition ou juxtaposition des programmes de wilaya, mais il s'agit de mettre en place une stratégie globale à l'échelle régionale. Ce qui permettra sans doute un maximum de cohésion des politiques », conclut le ministre de l'Aménagement du territoire.