Les cinq plus gros pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS) sont à la recherche d'une monnaie alternative pour régler leurs transactions et prônent la refonte du système monétaire mondial. Réunis pour la première fois en Chine du Sud la semaine dernière, les Brics ont signé un accord de coopération financière prévoyant l'ouverture des lignes de crédit libellées dans leurs monnaies nationales. Et suite à cet accord, la banque de développement russe Vnesheconombank (VEB) compte émettre l'équivalent de 500 millions de dollars d'obligations libellés en yuans chinois pour une durée de 5 ans. Ayant déjà effectué une première émission d'obligations en francs suisses il y a deux mois, la banque VEB compte emprunter en tout 8 milliards de dollars aux pays étrangers cette année. «Le domaine, dans lequel on constate une coopération élargie entre ces pays, c'est l'utilisation de leurs monnaies respectives dans le commerce bilatéral», affirme Jim O'Neill, président de Goldman Sachs Asset management cité par le quotidien français Le Figaro. L'idée d'utiliser une monnaie autre que le dollar pour les transactions est une nécessité, car les pays Brics voient leur expansion dans le commerce extérieur, et non pas dans le développement de leurs marchés de consommation intérieure. Par ailleurs, l'existence de plusieurs monnaies de réserve permettra de diversifier les économies et de baisser les risques d'inflation. Les cinq pays ont souligné dans leur communiqué final à l'issue de la réunion de Sanya «les déficiences du système monétaire international existant», proposant notamment de réviser la composition des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI. Ensemble les Brics représentent plus de 40% de la population mondiale et 18% du PIB planétaire.