En l'absence de CET sur tout le territoire de la wilaya, les décharges sauvages se multiplient et la pollution s'amplifie. La wilaya de Boumerdès est toujours dépourvue de centre d'enfouissement technique (CET). Annoncés depuis belle lurette, des projets de réalisation de CET dans quelques communes de la wilaya n'ont toujours pas vu le jour. Celui devant être réalisé à Zâatra, dans la commune de Zemmouri, est vraisemblablement tombé à l'eau. Selon un responsable à la direction de wilaya de l'environnement, le projet butte depuis plusieurs mois sur l'opposition des habitants de la localité. Les démarches entreprises par les autorités de la wilaya et les élus locaux auprès des «opposants» n'ont pas permis de débloquer la situation. Si à la direction de l'environnement l'on affirme qu'une étude d'impact sur l'environnement a révélé que l'implantation du CET au site indiqué n'aura aucune incidence ni sur l'environnement, ni sur le voisinage, les habitants de ladite localité ne l'entendent pas de cette oreille et voient les choses autrement. «On n'a pas trouvé mieux que de nous ramener les ordures ramassées dans différentes communes de la wilaya pour les traiter ici. Nous voulons des projets de développement, des usines, des écoles, des centres de formation et des structures de santé. Que l'on fasse de ces ordures ce que l'on veut, mais pas les ramener ici pour nous rendre encore l'air irrespirable», dit-on à Zâatra. Un projet similaire devant être implanté à Corso tarde aussi à se concrétiser. Il a trainé longtemps avant d'être entamé il y a quelques mois. En l'absence d'un CET, les décharges publiques sont saturées et ne cessent de s'élargir. C'est le cas notamment dans les municipalités à forte population où des tonnes de déchets ménagers sont collectées quotidiennement. Dans certaines communes, elles sont à même le périmètre urbain. Ainsi, à Khemis El Khechna, la décharge publique est située dans le centre urbain du chef-lieu. Dans d'autres, elles sont plus éloignées, mais les désagréments et les risques dont elles sont à l'origine ne sont pas pour autant de moindre ampleur, voire parfois pire. Occupant un vaste territoire de plaines fertiles, la décharge publique de Vachet, à Bordj Ménaiel, est la source de plusieurs maux. Face au danger qu'elle représente pour la santé, plus particulièrement pour celle des centaines d'enfants qui y viennent chercher de quoi se nourrir, les habitants des hameaux environnants ont organisé plusieurs actions de protestation pour réclamer sa fermeture. Mais au lieu de voir leur doléance prise en charge, certains d'entre eux ont été déférés devant les tribunaux. A Boudouaou, un nuage de fumée dégagé par des immondices se consumant à longueur de journées à la décharge de Benmerzouga, perceptible de loin, donne un décor désolant. D'autres décharges sauvages prolifèrent par ailleurs dans certaines communes. C'est le cas à Chabet El Amer où le dépotoir formé depuis quelques mois seulement à la sortie-est de la ville, au bord de la RN 68, a considérablement pris de l'ampleur. Outre leur impact sur l'environnement, ces décharges représentent un véritable danger de santé publique vu leur proximité de zones d'habitations. Unique moyen d'en minimiser les conséquences néfastes, les CET se font toujours attendre dans les 32 communes de la wilaya. Mais cette attente semble s'éterniser.