En l'absence de décharges contrôlées, des tonnes d'ordures s'amoncellent tout près des habitations l Les projets de centres d'enfouissement annoncés depuis des années ne sont pas entamés. L'environnement subit une dégradation sans précédent dans la wilaya de Boumerdès. Le milieu naturel et le cadre de vie y sont vraiment menacés et agressés par l'homme. Les services devant mettre un terme aux atteintes proférées contre Dame nature et la santé publique dans cette région semblent largement dépassés par l'ampleur du phénomène et la réalité du terrain. Une réalité amère qui se caractérise par la prolifération effrénée des décharges sauvages et la gestion irrationnelle des déchets ménagers. Cette wilaya qui englobe 32 communes ne dispose d'aucune décharge contrôlée et d'aucun centre d'enfouissement technique (CET). Les projets annoncés par les responsables de la wilaya dans cette optique, n'ont pas encore vu le jour. Ce qui laisse penser que l'élimination des décharges sauvages qui « empoisonnent » la vie des milliers d'habitants de cette région n'est pas pour demain. Aujourd'hui, le problème de la gestion des déchets ménagers constitue un véritable casse-tête pour la majorité des assemblées élues. Les réclamations quasi-quotidiennes des habitants riverains de ces sources de pollution ne trouvent aucun écho auprès des responsables. Lesquels relèvent une foultitude d'obstacles les empêchant de répondre aux doléances de leurs administrés, citant le manque d'assiettes de terrain, le déficit en moyens matériels, la défaillance du système de collecte d'ordures et le non-lancement des projets affectés à cette effet par l'Etat. Aujourd'hui des milliers d'habitants de différentes localités souffrent le martyre à cause des désagréments, voire parfois de maladies générées par les tonnes d'ordures jetées anarchiquement à proximité de leurs cités. Dans la commune de Khemis El Khechna, des dizaines de tonnes d'ordures et de résidus toxiques, ramassés journellement par les services de l'APC, finissent par être abandonnés à quelques mètres seulement da la cité des 220 Logements, sise non loin du fameux bidonville de Haouch Riacha. Cette décharge qui s'étend sur une surface de 3 ha est devenue source d'une grande pollution et constitue une sérieuse menace pour la santé des riverains. Le projet portant réalisation d'une décharge répondant aux normes, avec une dotation financière de 80 millions de dinars n'est pas encore lancé, au grand dam de la population locale. « Les responsables locaux y ont envoyé à maintes reprises des engins pour pousser les ordures de l'autre côté de la rivière, mais cela s'est avéré inutile », déplorent les habitants ajoutant avoir toujours réclamé son éradication. La même réclamation a été exprimée également par les habitants des villages Tizroutine, Tala Oubrid Les Zidi et Tizi N'Ali n'Slimane, qui se disent durement pénalisés par les odeurs nauséabondes qui se dégagent de la décharge sauvage de Vachi. Il est à rappeler que cette dernière est considérée comme la plus importante source de pollution dans toute la région. Aujourd'hui, cet état de fait semble n'épargner aucune commune de la wilaya. À Naciria, ce sont surtout les habitants du site des chalets qui subissent les désagrégements générés par la décharge implantée à proximité d'un important verger d'oliviers, à 200 mètres de leurs habitations. À Boudouaou, des dizaines de tonnes d'ordures sont jetées à même l'oued traversant le centre-ville. A cela, s'ajoute le retard enregistré dans le lancement des projets de réalisation de centres d'enfouissement techniques (CET) de Zemmouri et Corso annoncés depuis plus de 5 ans.