Au moins quinze personnes ont été tuées par balle et 100 autres blessées, hier, au Yémen lorsque les forces de sécurité et des militaires ont tiré pour disperser une manifestation à Sanaa, selon un nouveau bilan obtenu de sources médicales. Sur les 130 manifestants blessés, 10 sont dans un état grave, selon une source médicale. Huit corps ont été transportés dans un hôpital d'une université privée et le neuvième à l'hôpital de campagne établi sur la place du Changement, épicentre de la contestation dans la capitale yéménite, ont ajouté les mêmes sources. Les forces de sécurité et des militaires ont tiré à balles réelles pour disperser une importante manifestation dans un quartier du nord de Sanaa, a-t-on ajouté. Les forces gouvernementales sont intervenues sur l'avenue Sittine, qui conduit à l'aéroport de Sanaa, où des dizaines de milliers de protestataires défilaient pour dénoncer le plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe et réclamer la chute du régime, selon des témoins. Des partisans du régime, armés de pierres et de bâtons, ont participé à la répression des manifestants, ont ajouté les témoins. Les autorités ont justifié la violente intervention des forces gouvernementales par la présence d'éléments armés de l'opposition parmi les manifestants, qui voulaient, selon elles, s'attaquer à une salle de sport. Des manifestations similaires s'étaient déroulées sans incident ces derniers jours dans la capitale, ont rappelé les organisateurs. Cette recrudescence de la répression du régime du dictateur Saleh intervient à la veille d'une nouvelle réunion qui devra regrouper dimanche prochain à Riyad (Arabie Saoudite) les représentants du pouvoir et de l'opposition yéménites et les médiateurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Une réunion qui vise à résoudre la crise politique qui secoure le Yémen depuis la mi-janvier dernier. Cette rencontre aura lieu sur l'invitation du CCG, adressée aux parties yéménites, dans l'espoir de mettre fin au mouvement de contestation populaire au Yémen qui réclame le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Les médiateurs du CCG ont élaboré un plan de sortie de crise yéménite prévoyant la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation nationale, et un mois plus tard la démission, avec une garantie d'immunité, du président Saleh. Le président yéménite est confronté depuis le 15 janvier à des contestations populaires sans précédant réclamant son départ. Des violences meurtrières ont émaillé le mouvement de contestation faisant plus de 130 morts, selon les médias.