L'Union africaine (UA) a appelé, hier, au respect de la légalité internationale en Libye, en réclamant la fin des frappes de l'OTAN contre ce pays, où de violents combats se poursuivaient entre les forces gouvernementales et les rebelles mettant en péril l'intégrité du territoire libyen. Dans un communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS), qui s'est réuni à Addis- Abeba au niveau ministériel pour discuter de la crise en Libye, l'UA «demande instamment à tous les acteurs impliqués de s'abstenir d'actions, y compris des opérations militaires visant de hauts responsables libyens et des infrastructures socioéconomiques, qui risquent d'aggraver davantage la situation et de rendre plus difficile un consensus international sur la meilleure voie à suivre». L'organisation panafricaine «souligne la nécessité pour tous les pays et organisations impliqués dans la mise en œuvre de la résolution 1973 (autorisant le recours à la force en Libye) d'agir d'une manière pleinement conforme à la légalité internationale et aux dispositions de cette résolution», poursuit le texte. Elle a également réitéré son engagement à respecter l'unité et l'intégrité du territoire libyen, tout en exprimant son inquiétude concernant la poursuite des affrontements entre les forces loyales au colonel Mouammar El Gueddafi et les rebelles, ce qui risque, estime-t-elle, d'aggraver la situation humanitaire et de détruire les infrastructures du pays. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a mis en exergue la nécessité de la mise en œuvre de la feuille de route, élaborée par ses soins en mars dernier, sur la résolution du conflit en Libye prévoyant notamment une «cessation immédiate de toutes les hostilités». Mardi, le Commissaire pour la paix et la sécurité (CPS) de l'UA Ramtane Lamamra, a affirmé que «la zone d'exclusion aérienne et les frappes militaires menées par les forces de l'OTAN en Libye n'ont pas résolu la crise dans ce pays». Il a également décidé d'accélérer ses consultations «en vue d'ouvrir la voie à la tenue rapide (...) sous les auspices de l'UA, de la Ligue des Etats arabes, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), de l'Union européenne (UE) et des Nations unies, de négociations sur un cessez-le-feu et les autres aspects de la crise libyenne». Concernant l'appel de la Libye à la tenue d'un sommet extraordinaire de l'UA pour faire face aux attaques visant les responsables libyens, M. Lamamra a affirmé que cette demande serait étudiée par l'organisation.