La zone d'exclusion aérienne et les frappes militaires menées par les forces de l'Otan en Libye n'ont pas résolu la crise dans ce pays, a affirmé mardi le Commissaire pour la Paix et la Sécurité (CPS) auprès de l'Union africaine, Ramtane Lamamra. "L'adoption d'agendas d'autres parties non africaines en Libye a eu un effet négatif sur la mise en oeuvre de la feuille de route proposée par l'Union africaine (UA) pour résoudre cette crise", a déclaré Lamamra lors de la réunion ministérielle du CPS, qui se tient au siège de l'UA à Addis Abeba, pour examiner la crise libyenne à la lumière des conclusions de la réunion, la veille, du Comité ad hoc de l'organisation panafricaine. Le Commissaire africain a fait état de tentatives visant à écarter toute solution africaine à la crise libyenne, notamment en ce qui concerne, a-t-il dit, l'application de la feuille de route de l'UA en temps opportun, et en concordance avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU 1970 et 1973. Le CPS avait élaboré, au cours de sa 265e réunion tenue en mars dernier à Addis-Abeba, une feuille de route sur la résolution du conflit en Libye prévoyant notamment une cessation immédiate de toutes les hostilités. Le plan africain qui souligne aussi la nécessité "de la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement diligent de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin et de la protection des ressortissants étrangers en Libye, a été accepté depuis fin mars par le régime du colonel Mâammar El-Gueddafi. La feuille de route qui appelle également à "engager un dialogue entre les parties libyennes et à assurer la gestion inclusive d'une période transitoire en vue de l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle" a été, en revanche, rejetée par les rebelles libyens, lors d'une visite en Libye, plus tôt ce mois-ci, d'une délégation de présidents africains mandatés par l'UA. Les rebelles libyens basés à Benghazi (est de la Libye) et représentés par le Conseil national de transition (CNT) semblent toujours tergiverser en disant, lors de la réunion du Comité ad hoc de l'UA lundi à Addis Abeba, que le plan de paix africain "est à l'étude".