L'Union africaine a réaffirmé mercredi son opposition à l'intervention militaire étrangère en Libye appelant à faire cesser les frappes visant de hauts responsables libyens et des infrastructures socio-économiques, après un bombardement de l'Otan ayant détruit le bureau du colonel Maammar El-Gueddafi à Tripoli. L'UA "demande instamment à tous les acteurs impliqués de s'abstenir d'actions, y compris des opérations militaires visant de hauts responsables libyens et des infrastructures socio-économiques, qui risquent d'aggraver davantage la situation et de rendre plus difficile un consensus international sur la meilleure voie à suivre", souligne un communiqué au nom du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS), qui s'est réuni au niveau ministériel jusqu'à mardi soir pour discuter de la crise en Libye. L'organisation continentale africaine "souligne la nécessité pour tous les pays et organisations impliqués dans la mise en œuvre de la résolution 1973 (autorisant le recours à la force en Libye) d'agir d'une manière pleinement conforme à la légalité internationale et aux dispositions de cette résolution", poursuit le texte. Mardi, le Commissaire pour la Paix et la Sécurité (CPS) auprès de l'UA, Ramtane Lamamra, a affirmé que "la zone d'exclusion aérienne et les frappes militaires menées par les forces de l'Otan en Libye n'ont pas résolu la crise dans ce pays". Le CPS avait élaboré, en mars dernier à Addis-Abeba, une feuille de route sur la résolution du conflit en Libye prévoyant notamment une "cessation immédiate de toutes les hostilités". Il a également décidé d'accélérer ses consultations "en vue d'ouvrir la voie à la tenue rapide (...) sous les auspices de l'UA, de la Ligue des Etats arabes, de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), de l'Union européenne (UE) et des Nations unies, de négociations sur un cessez-le-feu et les autres aspects de la crise libyenne". Lundi, le bureau du colonel Maammar El-Gueddafi a été détruit par une frappe aérienne de l'Otan.