Outré par le comportement du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) s'est insurgé contre les pratiques du premier responsable du secteur, qui fait dans la manigance et la provocation et dément avoir conclu un quelconque accord avec Djamel Ould Abbès sur une augmentation de 70% des salaires des médecins généralistes, des pharmaciens et des chirurgiens dentistes. M. Ould Abbès, ministre de la Santé, a annoncé mardi, à la veille de la tenue du conseil national du SNPSP et de celui des spécialistes (SNPSSP), que son département et les médecins sont parvenus à un consensus incarné par «une augmentation de 70% du salaire net des médecins généralistes». Le ministre a fait cette annonce devant les caméras de l'ENTV, lors d'une réunion de concertation et d'information avec les représentants du Syndicat national des médecins généralistes (SNMG), un syndicat affilié à l'UGTA. M. Ould Abbès a qualifié ce salaire de «salaire de dignité», précisant qu'il est inacceptable qu'un médecin généraliste stagiaire débute avec un salaire de 32 000 DA alors qu'il a un cursus bac + 7. Le docteur Merabet, porte-parole du SNPSP, affirme qu'il est «le seul porte-parole légitime des médecins généralistes, des chirurgiens dentistes et des pharmaciens de santé publique» dont il a élaboré le statut particulier de 1991 et celui de 2009. Etant engagé dans la protestation en intersyndicale des praticiens (SNPSP-SNPSSP) depuis l'année 2009, notre interlocuteur rappelle que son syndicat avait obtenu, le 24 janvier dernier, l'installation de la commission mixte chargée d'élaborer des amendements au statut particulier et de soumettre un projet de régime indemnitaire indexé en termes de pourcentage sur une classification corrigée de la grille des salaires. Seulement, le syndicat des praticiens regrette que 24 heures après le message adressé par le président de la République aux travailleurs à l'occasion de la Journée mondiale du travailleur, M. Ould Abbès ait réussi à démentir, par ses actes, l'existence d'une réelle volonté politique de reconsidérer la relation de partenariat avec les organisations syndicales représentatives. Le ministre fait, selon M. Merabet, dans la manigance et la provocation à défaut de solutions concrètes et satisfaisantes à proposer aux véritables partenaires sociaux. Le SNPSP n'a pas ménagé les membres fondateurs du SNMG qui, explique-t-il, «après s'être reconvertis en directeurs d'établissement de santé, ont décidé de léguer cette organisation de circonstance à Salah Laouar qui a répondu présent à l'appel de l'actuel maître de maison. En opportuniste affirmé, il s'est approprié le fruit d'un travail fait par le SNPSP». Le SNPSP, qui envisage, en concertation avec le syndicat des praticiens, la validation du projet d'amendement du statut particulier et son corollaire indissociable, le régime indemnitaire indexé sur une classification corrigée sur la grille des salaires et à hauteur de 100% d'augmentation, interpelle encore une fois le ministre de la Santé pour la concrétisation du travail fait en commission mixte SNPSP-MSPRH.