Habitué à des sorties médiatiques “apaisantes” à la veille de chaque conseil des syndicats du secteur, le ministre de la Santé a choisi la date du 3 mai pour annoncer une augmentation salariale de 70% pour les médecins généralistes. Une annonce faite quelques heures avant la tenue du conseil national du SNPSSP (spécialistes) et du conseil extraordinaire du SNPSP (généralistes) qui sont montés au créneau en menaçant de lancer une grève. Alors que l'on s'attendait à une décision concrète qui écarterait le spectre du débrayage, le premier responsable de la santé a contre toute attente alimenté les suspicions et multiplié les motifs de la relance de la contestation. La raison ? La sortie de Djamel Ould-Abbès a non seulement été faite avec la bénédiction d'un syndicat qui n'a pas été de tous les combats des médecins mais aussi ne répond pas à leurs attentes et aux précédents engagements du ministre lui-même. Ce dernier a toujours promis des “augmentations qui surprendraient les praticiens”. Au lieu de surprendre, l'annonce du ministre a plutôt provoqué la levée de boucliers du côté des praticiens. Le Snpsp a, en effet, réagi hier par un long communiqué où il n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le ministère de la Santé et “son partenaire” social. “24 heures après le message adressé par le président de la République aux travailleurs, le ministre de la Santé aura réussi le pari de démentir dans les faits l'existence d'une réelle volonté politique de reconsidérer la relation de partenariat avec les organisations syndicales représentatives”, note d'emblée le communiqué signé par le Dr Merabet. L'objectif visé ,selon le Snpsp, est de “dénaturer le parcours d'une négociation qu'il a consacré avec le SNPSP à fin de semer la confusion dans l'esprit des adhérents à l'objectif de démobiliser à la veille du conseil national extraordinaire prévu aujourd'hui”. Qualifiant cette sortie de “manipulation, manigance et provocation”, le syndicat condamne “cette prédisposition innée à la trahison que certains confrères et consœurs manifestent ouvertement pour s'opposer aux intérêts suprêmes de la corporation dont ils revendiquent l'appartenance”. Fort “de sa représentativité, le Snpsp pour qui la vigilance est plus que jamais de mise, reste le seul porte-parole légitime des médecins généralistes, des chirurgiens dentistes et des pharmaciens de santé publique dont il a élaboré le statut particulier de 1991 et celui de 2009”, note enfin le communiqué.