Le ministre des Transports, Amar Tou, a passé hier «plusieurs mauvais quarts d'heure !». La cérémonie de mise en service de la première tranche du tramway n'a pas été aussi simple que prévu ! L'inauguration officielle, prévue à 10h30 à la station du quartier des Bananiers, a été retardée d'une heure et demie. Les premières tentatives de lancement ont échoué en raison d'une défaillance dans l'alimentation en électricité. Ce n'est que vers midi que les deux rames de tramway ont pu quitter la station en direction de Bordj El Kiffan. Riverains et curieux étaient nombreux à venir assister au coup d'envoi de ce tramway qui devrait les libérer des longues heures d'embouteillage subies au quotidien. Des dizaines d'élèves ont déserté les bancs de l'école pour assister à ce premier voyage du tram. Son exploitation commerciale commencera aujourd'hui. Prévue pour 10h30, le ministre est arrivé une heure à l'avance. Les quelques journalistes ayant pu l'atteindre n'ont pu lui arracher que des déclarations déjà faites. Ce qui reste du projet du tramway d'Alger sera livré dans les meilleurs délais. Une date exacte, le ministre n'en donnera pas, mais finira après plusieurs étapes de la visite par annoncer que «la deuxième tranche (Bananiers-Annassers) sera livrée vers la fin de l'année». Les travaux ont duré deux ans de plus que prévu, cela n'a pas été sans conséquence sur la vie quotidienne des Algérois qui ont supporté, durant cette attente, embouteillages, poussière et autres désagréments. Pour le groupe Meditrail, sous la houlette d'Alstom, le retard accusé s'explique en partie par «les difficultés dans le travail de coordination entre les différents partenaires. Les études ont également été confrontées à une autre réalité sur le terrain». La signalétique censée renseigner sur le danger de mort encouru aux passages à niveau n'est pas encore connue du grand public. Des agents de l'ordre sont chargés, en attendant celle-ci, de veiller au bon fonctionnement au niveau de ces couloirs de navigation. On déplore par ailleurs l'absence d'une sensibilisation ciblée sur les réflexes et gestes à adopter pour cohabiter avec ce nouveau moyen de transport. Hormis un dépliant distribué aux habitants des bâtiments proches de la voie du tramway, les responsables du secteur n'ont pas jugé utile de diffuser des campagnes de sensibilisation de masse. Or, de l'avis des riverains, le tramway reste «une chose nouvelle. Nous craignons des accidents. Nous espérons qu'à l'école, ils expliqueront aux enfants comment se comporter avec ce moyen de locomotion», souligne un père de famille.