Les populations de toutes les localités de la wilaya de Tipasa sont dans l'indifférence et la méconnaissance de cet important événement culturel. Le mouvement associatif local (satellites, ndlr), chargé d'animer les manifestations culturelles d'une manière particulière durant ce mois, du 18 avril au 18 mai, pour sensibiliser et rapprocher le citoyen de son patrimoine matériel et immatériel, se contente des agitations «stériles». Pas de réalisme sur le terrain et encore moins pour perpétuer la culture de préservation des patrimoines. Conjoncture favorable et opportunisme caractérisent les pulsations de ces nombreuses associations locales. Heureusement qu'un nombre insignifiant d'entre elles restent dévouées pour la cause culturelle. Si, en 2010, le thème s'intitulait «Patrimoine, culture et identité», cette année, cet important rendez-vous culturel s'est imprégné d'un thème intitulé «Le patrimoine culturel et la société de proximité». Le programme de la célébration de ce Mois du patrimoine version 2011, dans la wilaya de Tipasa, s'articule autour de 4 axes définis par la tutelle. «Les associations, la société civile et le patrimoine culturel ; la sensibilisation et les conférences ; l'initiation au patrimoine et enfin le patrimoine dans ses états», nous confirme le directeur de la culture de la wilaya de Tipasa. Le drame pour ce secteur du «second collège» dans la wilaya de Tipasa, c'est le mépris affiché par les citoyens à l'égard des patrimoines culturels matériels et immatériels de cette wilaya côtière. Plus dramatique encore, c'est l'insouciance de la majorité du mouvement associatif et des jeunes envers les richesses naturelles et historiques que renferme cette wilaya. Ce n'est point l'agitation des groupuscules opportunistes qui pourront dissimuler ce triste état des lieux. Indéniablement, les pouvoirs publics, dans la wilaya de Tipasa, avaient investi dans le secteur de la culture, tant en matière de réhabilitation des sites et monuments historiques que celle relative à la construction des infrastructures culturelles, et cela mérite d'être signalé. La préservation, une affaire de tous La célébration du Mois du patrimoine à Tipasa a débuté à huis clos. Le patrimoine culturel concerne en premier lieu le jeune citoyen, l'adulte de demain notamment. Il est encore temps pour inculquer cet amour de la culture algérienne au pluriel dans une atmosphère de convivialité à cette jeunesse mais aussi aux gestionnaires des affaires publiques locales. Les musées, les sites archéologiques, les deux phares, les monuments historiques et les casbahs qui existent encore dans la wilaya de Tipasa méritent d'être visités, côtoyés et pris en charge, pour perpétuer l'histoire de ce morceau du territoire du Bassin méditerranéen. La mise en valeur des patrimoines culturels ne sera rayonnante et influente qu'avec la participation des citoyens jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, et des représentants locaux des médias, et non d'une façon officielle et «rigide». Les associations culturelles et les comités de fêtes communaux doivent s'y mettre sans calculs pour impliquer les jeunes générations dans la protection et la préservation de leur culture plurielle. La direction de la culture de la wilaya de Tipasa a entamé la célébration du Mois du patrimoine par une exposition des œuvres de l'artiste peintre Hamri Abdelkrim et l'organisation des semaines culturelles des autres wilayas. L'administration locale du département ministériel de Khalida Toumi, à travers ses sporadiques actions, tente indirectement d'alerter l'opinion publique sur le danger qui guette l'environnement culturel dans cette wilaya, de surcroît en ce mois particulier du patrimoine.