Financé par l'Union européenne, dans le cadre d'un projet d'appui aux associations algériennes de développement ONG II, la troisième session de formation des acteurs du monde associatif des secteurs touristique, artisanal, écologique et culturel, qui s'est tenue les 6, 7 et 8 mai à Djemorah, chef-lieu de daïra distant de Biskra de 40 km, a été consacrée à « La protection du patrimoine culturel immatériel (PCI) », à la manière de transformer ces biens, par définition impalpables, en produits attractifs pour les touristes et à la notion de « Fidélisation des visiteurs ». Ce cycle de formation, étalé sur 10 mois, ayant pour finalité la création d'un réseau du tourisme oasien, rassemble les adhérents d'une quinzaine d'associations pour la promotion de l'Office du tourisme local et vise à « inculquer aux membres desdites associations, réunis autour d'un même projet, une nouvelle culture en matière d'approche du tourisme, participer à la revalorisation des potentialités régionales offertes dans le domaine touristique et susciter la production de richesses en s'appuyant sur les ressources locales », a expliqué N. Chelli, chef de ce projet-pilote, membre de l'association pour la promotion de l'Office local du tourisme d'El Kantara. Selon une définition de l'Unesco, le PCI est l'ensemble « des biens culturels intellectuels chargés de significations dans les domaines de l'Histoire, de l'ethnographie, de la sagesse populaire, des coutumes, des talents artistiques, des techniques, des arts et des sciences, transmis par des moyens traditionnels non matériels et qui sont l'expression manifeste du talent des peuples. Le patrimoine culturel immatériel comprend aussi la langue maternelle, la graphie et la culture associée, la littérature orale, les pratiques coutumières, représentations,expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que les instruments, objets et artefacts qui y sont rattachés ». Cette notion est apparue en contrepoint du patrimoine mondial, essentiellement axé sur le caractère matériel de la culture. Sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité sont officiellement répertoriés, à titre d'exemple, le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry à Madagascar, la langue, la danse et la musique des Garifuna aux Belize, Guatemala, Honduras et Nicaragua, ou encore les géants et dragons processionnels de Belgique et de France et l'Ahellil du Gourara en Algérie. Vingt-six des éléments de cette liste appartiennent à l'Asie et au Pacifique, 20 à l'Europe, 19 à l'Amérique latine et aux Caraïbes, 18 à l'Afrique, 7 aux Etats arabes et 9 d'entre eux sont multinationaux. Apres avoir rappelé la teneur de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, document considéré comme le premier instrument normatif multilatéral pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel mondial, adoptée par l'ONU en 2003 lors de la 32e conférence générale et ratifiée par l'Algérie, Mohamed Hammouda, expert en développement durable, missionné par l'UE, a abordé le rôle « crucial » de la société civile et du mouvement associatif dans la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel.