Le Mouvement écologique algérien (MEA) du professeur Zohir Sekkal d'Alger ; également président de la région Afrique au sein de l'Union mondiale pour la nature, s'est illustré à Batna par la mise en place du bureau du MEA que préside un cadre forestier. Le MEA de Batna a, outre des actions avec l'Union européenne, initié au profit du monde rural, une opération totalement financée par l'organisation onusienne (FAO) consistant en la réalisation de jardins scolaires dans les profondes mechtas des Aurès. Selon l'homme de l'ombre du MEA local : « Ces jardins, réalisés par les écoliers, visent plusieurs objectifs : réhabiliter aux yeux de l'innocence la noblesse du travail de la terre, vulgariser l'abécédaire de production alimentaire, assurer à moyen terme une production fruitière et maraîchère au niveau de l'école pour l'autoconsommation et la vente de surplus par l'association des parents d'élèves. » En prolongement de cette stratégie de la FAO qui a célébré la 25e Journée mondiale de l'alimentation, le 16 octobre 2005, sous le slogan « Agriculture et dialogue des cultures », le MEA de Batna, en collaboration avec les autorités locales, a retenu la commune de Seriana (ex-Bernelle) pour l'implantation de quatre jardins scolaires d'une superficie de 1 ha chacun au niveau de 4 mechtas perdues dans l'auguste Aurès. L'anonyme écologiste argumente le choix : « Les autorités de wilaya et de communes, en concertation avec les parents d'élèves des écoles de ce petit village, Seriana (30 km au nord-ouest de Batna ndlr) ont retenu les quatre écoles éloignées du chef-lieu communal, en raison de la précarité et le dénuement fatal des populations. » ajoutant : « L'Etat, qui a reconstruit les écoles après leur incendie durant la période cruciale, a relancé les cantines scolaires. » « Notre association compte implanter pour chaque école un verger de 1 ha en arbres fruitiers (400 arbres) tels pommier, poirier, prunier, avec, en intercalaire des cultures dérobées (pomme de terre, carotte...) » Par ailleurs, il faut noter que la rudesse climatique et la pauvreté extrême des ruraux ont poussé à un exode rural massif vers Batna qui n'arrive pas à contenir son monde. Dans les écoles du projet, l'on apprend que la déperdition scolaire touche plus de 47% des élèves scolarisés dans cette commune de 3000 km2, dont 7600 ha de surface agricole où il n'est pratiqué que la céréaliculture (2846 ha). Il faut aussi souligner la vocation touristique dans les belles forêts gérées par le parc national de Belezma (2846 ha). Cette zone a été un fief terroriste. Cela dit, l'anonyme écologiste explique : « Cette action du MEA entre dans le cadre du telefood de la FAO. Nous avons bénéficié de 10 000 dollars américains pour les quatre projets. Nous finançons l'achat de plants, l'outillage, l'équipement d'irrigation... » dans un prospectus de la FAO, on peut lire : « Telefood est une campagne annuelle d'émissions de concert qui fait appel aux chanteurs, acteurs, athlètes - les ambassadeurs de la FAO - depuis 1997, date de lancement de Telefood ». Ainsi, Telefood tire partie de la puissance des médias, de la notoriété d'artistes internationaux et de millions de personnes, qui par leur contribution, sensibilisent l'opinion à la terrible tragédie humaine, « la faim et la malnutrition », paraphrasant le DG de la FAO, Jacques Diouf : « Nous ne donnons pas de denrées alimentaires, nous donnons les moyens et l'idée pour les produire ». La réflexion est dans le camp des pays souffrants pour croiser le tir de la FAO.