Avec son inculpation samedi, par la police américaine, d'agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol sur la personne d'une jeune femme de 32 ans dans une chambre d'hôtel à New York, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn (DSK), risque de voir sa carrière professionnelle et surtout politique s'arrêter net. Le moins que l'on puisse dire est qu'avec cette nouvelle «histoire de fesses» dans laquelle il se trouve mêlé – et avec quel fracas en plus –, celui que l'on présente en France comme «le candidat socialiste préféré par les sondages pour la présidentielle française de 2012» peut d'ores et déjà dire adieu à son rêve de succéder à Nicolas Sarkozy. Le temps que son cas soit élucidé par la justice américaine, beaucoup d'eau aura coulé, en effet, sous le pont de la classe politique française et particulièrement sous celui de sa formation politique, le Parti socialiste (PS), où les candidats à la candidature ne manquent pas. Le mythe de Sisyphe est sans doute l'exemple qui sied le mieux pour résumer la carrière politique de DSK. A chaque fois qu'il a enregistré des succès politiques, cet ancien professeur d'université s'est arrangé pour s'empêtrer dans des scandales ou des polémiques très coûteuses politiquement. Et à chaque fois, il a dû batailler dur pour se remettre dans le circuit de la politique, comme ce fut le cas en 1999 où il s'est vu obliger de démissionner de son poste de ministre des Finances pour se défendre des accusations lancées contre lui pour faux et usage de faux dans l'affaire de la MNEF. Il finira tout de même par s'en tirer in extremis, mais toutefois à bon compte. Ce qui ne sera probablement pas le cas cette fois. Quelle que soit l'issue du futur procès qui l'opposera à son accusatrice, DSK, 62 ans, aura effectivement bien du mal à se relever de son affaire new-yorkaise. Les grands titres de la presse américaine, dont certains d'ailleurs comme le New York Post et le Daily News n'ont pas hésité à le qualifier de «pervers» au lendemain de son arrestation, ont donné une telle image de lui que l'on peut penser qu'il est «grillé» politiquement. Et pour très longtemps. De multiples démêlés avec la justice Autant dire qu'il s'agit là, pour lui, de la fin la plus humiliante qui soit. Surtout que le personnage, bien que connu et reconnu comme étant un brillant économiste, passe maintenant pour être un incorrigible récidiviste… un dangereux obsédé sexuel qui n'a rien à envier à ceux mis en scène dans les films de série noire. Contrairement à quelqu'un comme Alain Juppé qui a su faire oublier ses «errements» passés, Dominique Strauss-Kahn confirme qu'il n'a retenu aucune leçon de ses multiples démêlés avec la justice. Aussi, son inculpation samedi par la police new-yorkaise a-t-elle eu pour effet immédiat d'amener la presse mondiale à déterrer ses anciennes affaires et à s'en faire un très large écho, révélant ainsi des facettes de sa personnalité jusque-là méconnues du grand public. Et au militant de gauche flamboyant qui cède la place à un sinistre personnage qui ne pense qu'au sexe et à l'argent. Comme il fallait s'y attendre, la presse tout autant que ses adversaires politiques se sont fait un plaisir de rappeler en premier les détails croustillants du scandale provoqué, en 2008, par sa liaison avec Piroska Nagy, une économiste hongroise du FMI. Un scandale qui éclate une année à peine après avoir été nommé à la direction générale de l'institution. L'ancien diplômé de HEC et de sciences-po Paris avait été notamment soupçonné d'abus de pouvoir, de favoritisme et de harcèlement. En clair, il aurait tout simplement obligé Piroska Nagy à coucher avec lui. Au terme d'une enquête menée par un cabinet privé, le conseil d'administration du FMI le blanchit de toute accusation. Mais ce que l'on ne dit pas, c'est que Piroska Nagy a adressé aux enquêteurs un courrier dans lequel elle a maintenu fermement ses accusations. Bizarrement, ce courrier n'entrera pas en ligne de compte. Pour les gens qui ne le savent pas, ce n'était pas la première fois que DKS avait cédé à la tentation de la «chair fraîche». Avant de rallier la capitale fédérale américaine pour prendre ses nouvelles fonctions, DSK avait déjà donné un aperçu de son «incontrôlable» appétit sexuel en France même. L'Express a révélé en 2007 qu'une jeune écrivaine, Tristane Banon, a été agressée (sexuellement s'entend) en 2002 lors d'un rendez-vous avec lui pour une interview. Tristane Banon raconte d'ailleurs qu'elle a dû lutter pour lui échapper. Depuis quelques années, il n'y a pas que les frasques sexuelles de DSK qui posent problème pour l'opinion française. Partisan d'un «socialisme du réel», cet homme sur lequel le «peuple français de gauche» avait fondé d'énormes espoirs de reconquérir le pouvoir est également très critiqué pour son train de vie qui frise l'indécence. La photo, prise dernièrement devant son domicile parisien de la place des Vosges, le montrant vêtu d'un costume à 30 000 dollars et au volant d'une Porsche dernier cri, avait d'ailleurs soulevé un tonnerre d'indignations au sein de sa propre famille politique. C'était déjà la goutte qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire que les frasques new-yorkaises de DSK sont un très mauvais coup… un coup de trop !