La maison de la culture Rachid-Mimouni a abrité du 9 au 11 mai, une exposition intitulée «Salon de l'artisanat et des métiers». Organisée par la direction de wilaya de la formation professionnelle, cette manifestation a regroupé des dizaines d'exposants issus des différents centres de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de Boumerdès. Des œuvres de stagiaires dans divers domaines (maçonnerie, habits et plats traditionnels, construction et rénovation navale, poterie, cordonnerie, maroquinerie, élevage animal…), y ont ainsi été exposés au public venu nombreux pour la circonstance. Interrogés sur les difficultés auxquels ils sont confrontés, les stagiaires, dans leur majorité, évoquent «l'absence de perspectives et le manque de débouchés». Il ne suffit pas d'avoir un diplôme, le plus important c'est sa valorisation, font-ils remarquer. Si des diplômés universitaires, des licenciés et des ingénieurs sont au chômage, que peut espérer un diplômé d'un CFPA ? Malheureusement, dans la majorité des cas, le document délivré en fin de cursus, censé assurer à son détenteur un poste d'emploi, finit dans un tiroir ou sur un mur comme cadre d'ornement, déplorent-ils. D'autres apprentis se plaignent du manque de matériel et d'équipement dans leurs centres de formation. Une des stagiaires en broderie, nous apprend que des machines, importées de Tunisie, sont à l'arrêt au niveau de leur établissement depuis près d'une année, en raison de panne. Pourtant, précise-t-elle, elles sont toujours sous garantie, mais le fournisseur n'a jamais donné suite aux réclamations des responsables concernés. Une autre stagiaire, spécialisée dans la préparation des gâteaux, déplore l'absence de four adéquat au niveau de leur établissement. Concernant les dispositifs d'aide et de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej, Anem et Angem), les stagiaires abordés se sont montrés plutôt sceptiques. Outre les lenteurs bureaucratiques auxquelles font face les postulants à ces dispositifs, c'est le problème du local qui dissuade ces futurs diplômés à y penser.