Les trois membres de l'Alliance présidentielle sont presque désormais en lice pour le poste de chef de l'Etat. Mercredi soir, c'était donc à Bouguerra Soltani d'afficher son ambition de devenir président de la République, lors de l'émission Hiwar Essaa (débat de l'heure) de l'ENTV. «Je ne veux ni du Premier ministère, ni d'aucun autre poste, je vise très haut ! Un président élu démocratiquement», a-t-il déclaré. Pour ce faire, il exige d'abord le départ d'Ahmed Ouyahia de la tête de l'Exécutif en vue des législatives prochaines. «Les Algériens ont tendance à voter pour celui qui est à la tête du gouvernement», tonne Bouguerra Soltani. Et de réitérer sa menace de se retirer de l'Alliance : «Nous sommes le fil qui tient l'alliance.» Dans ce cas de figure, le MSP reviendrait au berceau de l'islamisme politique, son «fief naturel», dit-il. D'ailleurs, Bouguerra Soltani n'a pas omis, au passage, de saluer la libération imminente de 7000 ex-terroristes annoncée par les médias. Un signe, d'après lui, pour «le retour à l'équilibre et à la normale». Mais de quel équilibre parle Soltani ? A moins que ce serait un clin d'œil aux ex-militants du FIS dissous, en ces temps de bataille électorale. Appelé à commenter les récentes déclarations de Ziari, président de l'APN, concernant les quotas distribués aux partis lors des précédentes législatives, Soltani les qualifie de «catastrophiques et dangereuses». Par ailleurs, Bouguerra Soltani est revenu sur les consultations sur les réformes politiques : «Le MSP est prêt pour la rencontre de ce dimanche et la mouture finale de nos propositions a été bouclée. Notre parti sera représenté par cinq de ses cadres.» Dans la même perspective, Soltani supplie Aït Ahmed et Saïd Sadi de revenir sur leur décision de boycott des consultations et les invite au dialogue car, selon lui, sans ces deux partis, «c'est l'unité et la stabilité nationales qui sont mises en danger !» D'autre part, Soltani qualifie les partis non agréés de «partis trabendistes» et les exclut d'ores et déjà des consultations régentées par Bensalah. Mohamed Saïd et Sid Ahmed Ghozali apprécieront certainement ses propos ! profitant de son passage à l'ENTV. Soltani apporte son soutien à Ben Bella qu'il qualifie de «grande figure révolutionnaire» et déclare, au nom des Algériens, qu'il est «aimé de tous». Un avant-goût de l'ambitieux Soltani.