La délocalisation de cette manifestion culturelle n'en finit pas de susciter de fortes oppositions de la part des élus locaux et de dizaines d'associations. La délocalisation de la 7ème édition du festival international des danses populaires à Tlemcen, dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», n'en finit pas de susciter de fortes oppositions de la part des élus de la ville de Sidi Bel Abbès et de dizaines d'associations culturelles locales. Cette délocalisation, inattendue, a même fait réagir le premier responsable de la wilaya qui, selon certaines indiscrétions, a saisi le ministère de la Culture et les services de la chefferie du gouvernement afin d'avoir des «explications» sur cette affaire qui ne cesse de défrayer la chronique locale. D'ailleurs, selon des sources dignes de foi, le wali a, récemment, pris la décision de geler le comité de wilaya des Arts et Culture qui servait d'outil de financement à de nombreuses manifestations culturelles que gérait presque unilatéralement l'ex-directrice de la culture de Sidi Bel Abbès. Cette dernière, mutée à Mostaganem en 2010, n'a pas été épargnée ces derniers temps par les critiques de nombreux présidents d'associations. Le Mouvement associatif culturel (MAC) de Sidi Bel Abbès, regroupant une quinzaine d'associations, a estimé au début du mois de mai que la décision de délocaliser le festival ne peut que «priver le public belabbésien d'une manifestation culturelle de dimension internationale». Des actions de protestation Certains de ses membres ont, en outre, appelé à l'ouverture d'une enquête au sujet des précédentes éditions, mais également sur la gestion du secteur de la culture en général durant les cinq dernières années. Selon eux, des actions de protestation seront entreprises à l'ouverture du festival afin de «dénoncer, disent-ils, la privatisation du secteur de la culture» et la «gestion aléatoire» des différents festivals institutionnalisés par le ministère de la culture à Sidi Bel Abbès. Jeudi dernier, une réunion des responsables de l'APC, principale pourvoyeuse de fonds du festival, a examiné la possibilité d'entreprendre les démarches légales nécessaires au remplacement de l'ex-directrice de la culture, laquelle assure la fonction de commissaire du festival depuis six années et malgré sa mutation à Mostaganem. Se référant aux lois en vigueur (article 10 du décret n°03-297 du 10 septembre 2003), les élus estiment que le festival doit être dirigé par un commissaire «choisi parmi les personnalités renommées dans le domaine de la culture». Selon l'article 11 dudit décret, le commissaire du festival «est désigné par le ministre chargé de la culture sur proposition du wali territorialement compétent». Le jour même, l'ex-directrice de la culture a indiqué, lors d'une conférence de presse, à partir de Tlemcen, que le festival se tiendra du 12 au 18 juillet prochain à Tlemcen et verra la participation de 13 pays étrangers. Tout un défi! C'est en somme un véritable bras de fer qui vient d'être engagé pour la domiciliation d'un festival qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières années.