L'obésité qui constitue aujourd'hui un sérieux problème de santé publique en Algérie expose des centaines d'individus à des maladies graves. Un fait démontré par les résultats de l'enquête Tahina menée en 2005 par l'Institut national de santé publique. Les résultats de l'enquête étudiée dans le fond et présentés hier par le Dr Atek montrent bien que cet état de fait inquiète sérieusement les spécialistes, d'où l'urgence d'un plan national de lutte contre les facteurs de risque, à savoir le choix de l'alimentation. Le Dr Atek a expliqué qu'à travers ces résultats, le taux de l'obésité en Algérie est de 21,24% chez les personnes âgées entre 35 et 70 ans. Selon l'étude, 12,29% des obèses sont diabétiques et 24,96% souffrent d'hypertension artérielle. La tendance semble prendre de plus en plus d'ampleur chez les personnes aisées. Une comparaison des chiffres entre les milieux rural et urbain montre qu'il y a bien une différence régionale dans l'obésité totale : lorsque l'indice de la masse corporelle est supérieur à 30. Comme elle est aussi estimée de manière différente selon le mode de vie et le niveau de l'activité physique. En interprétant les chiffres, le Dr Atek a signalé que l'obésité augmente avec l'élévation du niveau de vie, avec un taux de 74,49% et elle est estimée à 57,4 lorsque le niveau de vie est bas. Concernant l'obésité abdominale qui semble être fréquente en Algérie, le Dr Atek a précisé qu'elle est importante chez les femmes avec un taux de 36,56%. Un fléau, fait remarquer le conférencier, qui touche de plein fouet les enfants. Il a signalé qu'une étude en milieu scolaire est en phase de finalisation et elle sera bientôt publiée. Elle montre bien cet état de fait avec une prévalence qui varie entre 5 à 7% et cela appelle en urgence à l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre les facteurs de risque. Cette étude est réalisée par le service de médecine préventive de l'établissement de santé publique PSP de Bouzaréah. Elle concerne des élèves du collège âgés entre 11 et 16 ans qui présentent des indicateurs d'obésité. D'autres études sont aussi menées dans les établissements à l'Est et à l'Ouest dans le cadre du projet national de recherche en santé initié par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et coordonnée par l'Agence nationale de recherche de santé (ANDS). Les résultats de l'enquête Tahina ont laissé les congressistes perplexes en raison des répercussions que cela peut engendrer. La lutte contre les facteurs de risque passe d'abord par revoir, selon le Dr Nedir, de la direction de la prévention au ministère de la Santé, les régimes alimentaires et axer le choix sur les légumes et les fruits. La tendance actuelle est le recours à des plats préparés et au fast-food. «Ce qui constitue un danger pour nos enfants. La première des choses à faire est d'abord d'interdire ces spots publicitaires sur certains aliments riches en sucre et en gras tels que les chips et autres produits», nous a-t-elle déclaré.D'autres spécialistes regrettent par ailleurs l'absence d'un département nutrition au niveau du ministère de la Santé qui pourtant existait dans les années passées. «Ce qui permettra d'étudier les questions liées à la nutrition et d'élaborer des programmes adaptés», nous confie un médecin cardiologue. Le mal est là, il est temps d'agir.