Selon les résultats d'une enquête menée par l'Insp en collaboration avec l'Union européenne et publiés pour la première fois hier, les Algériens consomment 0,6 fruit alors que la norme est de 2 fruits minimum, 0,2 légume au lieu de 3 et les produits laitiers 1,2 à la place de 2. En outre, ils sont plutôt réfractaires à l'exercice physique. Les Algériens mangent mal, se soignent peu et préfèrent la sédentarité. C'est ce qui ressort des résultats de l'enquête Tahina (Transition épidémiologique et impact sur la santé en Afrique du Nord), menée par l'Institut national de santé publique (Insp) en collaboration avec l'Union européenne en 2005. Ces résultats, exposés, hier, vendredi, au 1er Congrès national de médecine vasculaire, font, en effet, ressortir que les Algériens consomment 0,6 fruit alors que la norme est de 2 fruits minimum, 0,2 légume au lieu de 3 et les produits laitiers 1,2 à la place de 2. En revanche, ils mangent beaucoup de légumes secs (3,8) alors que la norme est de 3. Et s'ils passent 7,32 heures à dormir , ils manquent beaucoup d'exercices physiques. Plutôt sédentaires, ils marchent très peu avec une durée moyenne de 1,03 heure et préfèrent la position assise ou allongée (2,42 heures) dont une heure devant la télévision. Quant aux soins, les résultats montrent que les Algériens préfèrent consulter le médecin généraliste (87,73%), puis le spécialiste (10%), «les femmes plus que les hommes optent pour le spécialiste». Les structures sanitaires fréquentées sont en premier lieu les unités sanitaires de base (52%), les cabinets privés (39%) et en dernier les CHU (6,29%). Tous ces facteurs réunis ont pour résultat un état de santé général préoccupant. Ainsi, un Algérien sur quatre âgé entre 35 et 70 ans est hypertendu, soit une prévalence de 24,90% , sachant que les cas sont plus fréquents en milieu urbain. L'hyper- tension artérielle n'est pas la seule source d'inquiétude puisque 12,2% des Algériens sont diabétiques avec une prédominance féminine nette et une forte prévalence également dans les milieux urbains. En outre, 14,51% de la population ciblée souffre de la dyslipidémie dont les facteurs de risque sont, notamment, le tabac (11,5 %) et l'alcool, (6,7%) avec une prédominance masculine, révèle l'enquête qui a porté sur un échantillon de 32 000 personnes. A signaler que l'âge moyen de la première cigarette est de 19 ans pour 14,84% des cas. Par ailleurs, l'enquête conclut que la transition épidémiologique en Algérie est déjà bien établie et l'augmentation des Maladies non transmissibles (MNT) est «préoccupante» d'autant plus que les maladies transmissibles n'ont pas totalement disparu». Le 1er Congrès de médecine vasculaire (Samev), tenu hier, a pour objectif, selon les organisateurs, de «former les généralistes à la pratique d'un examen très simple qu'est le doppler continu, et pouvoir mesurer le TPS (indice de pression systolique) qui permet de détecter les Aomi (Artériopathies oblitérantes des membres inférieurs). «Un diagnostic précoce des Aomi, permettra d'éviter la gangrène aux patients et l'amputation de la jambe», a affirmé le professeur Samia Zekri du secteur sanitaire de Birtraria.