Les Espagnols sont appelés aux urnes pour des élections locales et régionales sur fond de contestation. Valence (Espagne). De notre correspondant 34,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 8116 maires, plus de 68 400 conseillers municipaux et 824 députés régionaux. A dix mois des élections législatives de mars 2012, toutes les communes d'Espagne élisent leurs conseils municipaux et 13 des 17 régions autonomes leurs Parlements. La Catalogne, le pays basque, la Galice et l'Andalousie voteront à d'autres dates. Les élections de 22 mai 2011 sont un tournant important dans l'histoire de l'Espagne, frappée de plein fouet par la crise économique depuis 2008, dont la gravité a complètement perturbé les acteurs de la vie politique. Par contre, l'annonce, le 2 avril, par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat en 2012, semble être restée sans effet sur la chute de popularité des socialistes qui risque de se retrouver seulement avec une seule des 17 régions espagnoles. La Puerta del Sol, la place Tahrir de Madrid Le mouvement a commencé le 15 mai à travers les réseaux sociaux, pour s'intensifier très rapidement, gagner tout le pays et se structurer. Ils sont là à cause du chômage, «la corruption des politiciens», «la crise», des milliers d'Espagnols ont envahi les rues des grandes villes, ils s'invitent ainsi dans la campagne pour faire entendre leur voix de citoyens. La Puerta del Sol, la place emblématique de la capitale espagnole, a pris des airs de la place Tahrir, au Caire. Inspirée par les mouvements démocratiques en Afrique du Nord et dans les pays arabes, la population se soulève de façon spontanée. Ils expriment leur mécontentement face aux retombées de la crise et au chômage, qui atteignait un taux record de 21,19% au premier trimestre. En février, 44,6% des moins de 25 ans étaient sans emploi. Ils s'en prennent au système politique dans son ensemble. Vendredi plus 60 000 personnes ont manifesté dans les rues des villes d'Espagne, en majorité des jeunes. C'est une contestation qui pourrait s'étendre à d'autres pays européens qui traversent des difficultés économiques semblables.