Un pôle «démocrate moderniste», regroupant neuf partis tunisiens et des indépendants, a été créé en vue des prochaines échéances électorales, a annoncé hier l'un de ses membres, Riadh Ben Fadhel. «Nous annonçons la création d'un pôle moderniste démocrate regroupant les partis et les militants qui affirment que la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, que sa religion est l'Islam, sa langue l'arabe et son régime la république», ont précisé les initiateurs du regroupement dans un communiqué. Le mouvement Ettajdid (Renouveau), le Front populaire unioniste et le Parti socialiste de gauche ont notamment adhéré à ce pôle qui veut aussi «construire un Etat libre, moderne et démocrate», a précisé M. Fadhel, un politicien indépendant, lors d'une conférence de presse. Selon lui, d'autres partis pourraient rejoindre le pôle, assurant que «la porte est ouverte à toutes les forces politiques sauf celles qui appartenaient au régime déchu de Ben Ali». Le «pole démocrate moderniste» compte s'inscrire en tant que tel sur des listes électorales unifiées et respectera la parité homme/femmes, ces dernières étant notamment en position d'éligibilité. L'un des objectifs du regroupement est de faire face à certaines forces politiques, notamment les «forces islamiques» ou les «anciennes forces qui vont tenter d'imposer leur présence et leur choix», a affirmé Mustapha Ben Hmed, un autre indépendant. Après un demi-siècle de quasi parti unique sous Habib Bourguiba et Ben Ali et la dissolution de l'omnipotent Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), la Tunisie est passée brutalement d'un système de parti-Etat au pluralisme, avec 81 partis politiques autorisés, dont 6 sont le produit de scissions du RCD de Ben Ali. Le pays doit prochainement élire une Assemblée constituante. Initialement prévu le 24 juillet, le scrutin pourrait être reporté au mois d'octobre.