La richesse sylvicole est en régression ces dernières années à cause des incendies. Par la force des choses, on s'habitue à la célébration machinale de toutes ces journées dédiées à certaines activités ou couches sociales: Journée de la femme rurale, de l'arbre, de l'enfant, de l'alphabétisation, de la liberté de la presse… D'importants montants sont débloqués pour les besoins de la cause : manifestations folkloriques et autres, et puis plus rien. La Journée de l'Environnement n'échappe pas à la règle. Elle constitue une journée comme une autre, juste une occasion pour les organisateurs de récolter quelques dividendes en nature ou espèces sonnantes et trébuchantes. L'année 2011 a été proclamée «Année internationale de la forêt» par le programme des Nations Unies pour l'environnement. La wilaya de Bordj Bou Arréridj dispose de 80 799 ha de forêt, soit 20% de sa superficie. Les essences dominantes sont le pin d'Alep et le chêne vert qui forment 98% du couvert végétal (cèdre 500 ha et eucalyptus 1 067 ha). Mais cette richesse est en régression ces dernières années à cause des incendies. Selon la direction de la Protection civile de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, 51 feux de forêt ont été recensés en 2011, ayant causé la destruction de 2341,48 ha. En effet, tous les ans, les incendies ravagent les forêts, notamment celles du nord de la région, avec des conséquences néfastes pour l'environnement: la destruction de la végétation (et sa contribution à l'effet de serre), l'atteinte de la couche d'ozone, la réduction de la biodiversité, l'augmentation des phénomènes d'érosion des sols (avec accumulation de sédiments dans les cours d'eau provoquant des inondations pendant les saisons de pluie), etc.En outre, les incendies causent également la destruction de biens, de la faune, des pertes matérielles et humaines… Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer ces incendies. Outre celui criminel, les feux de forêt et leur propagation sont facilitées semble-t-il, par les différentes politiques incorrectes d'aménagement du territoire. La désertification du milieu rural, la perte de la valeur économique des sous-produits agricoles (déchets ligneux, buissons, pailles, etc.), la promotion des monocultures forestières, la mise en jachère de terres agricoles, l'absence ou l'inadéquation de l'aménagement forestier, un aménagement défectueux ou inefficace des accès, des coupe-feux et des points d'eau sont, entre autres, quelques raisons fréquemment avancées. Lors des incendies de forêts de plus grandes dimensions, les régions touchées ont rarement les moyens de lutte. Les secteurs responsables des forêts doivent prendre en considération les conséquences environnementales et sociales des incendies de forêts dans la région, en faisant une analyse des effets des actuelles politiques agricoles, forestières et d'aménagement du territoire en l'occurrence, et la propagation des incendies ainsi que la promotion de moyens appropriés de prévention et de lutte. Selon des spécialistes en la matière, le reboisement permet de cicatriser un paysage en reconstituant des masses vertes, mais les ambiances originelles des forêts sont très difficiles à restaurer. Des opérations de reboisement peuvent être envisagées dans une logique de gestion durable. Elles ne sont pas systématiques, mais permettent de reconstituer les paysages en diminuant l'impact visuel, ou d'éviter une érosion des sols. Pour le reboisement, des peuplements moins combustibles, par leur structure et leur composition, sont privilégiés.