Le président américain George W. Bush a confondu lundi Saddam Hussein et Oussama Ben Laden l'espace d'un instant, un lapsus que devraient juger révélateur ceux qui contestent la légitimité de la guerre et de l'occupation de l'Irak. La langue du président américain a fourché lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche alors qu'il justifiait sa décision très controversée d'autoriser des mises sur écoute sans mandat de la justice au nom de la lutte contre le terrorisme et qu'il vilipendait ceux qui avaient révélé l'affaire au public. « A la fin des années 1990 », donc avant qu'Oussama Ben Laden ne devienne véritablement l'ennemi public numéro un des Américains, « notre gouvernement suivait Oussama Ben Laden parce qu'il se servait d'un certain type de téléphone », a dit le président. Cette information avait alors été publiée par la presse. « Et qu'est-ce qui s'est passé ? Saddam... », a dit le président avant de se reprendre, « Oussama Ben Laden a changé de comportement. Il a commencé à changer sa façon de communiquer ». M. Bush entendait ainsi défendre l'absolue nécessité du secret sur de telles opérations de renseignement. Les liens allégués de Saddam Hussein avec Al Qaîda, le réseau d'Oussama Ben Laden ont fourni au président américain l'un de ses principaux arguments pour envahir l'Irak en mars 2003. Comme la détention par Saddam Hussein d'armes de destruction massive, ces affirmations n'ont jamais été confirmées par les faits. Selon le rapport de la Commission d'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, le quotidien conservateur Washington Times avait bien publié le 24 août 1998 un article évoquant les interceptions des appels d'Oussama Ben Laden par les services de renseignements américains.