L'onde de choc des attentats du 11 septembre aurait-elle des retombées positives au Proche-Orient? Le président américain George W.Bush s'est déclaré, jeudi soir, favorable à la création d'un Etat palestinien à la condition que celui-ci reconnaisse le droit d'exister à Israël. «Je crois qu'un Etat palestinien doit exister dès lors que cet Etat reconnaît le droit de l'Etat d'Israël à exister et le respecte», a affirmé Bush à la Maison-Blanche, lors de sa première conférence de presse télévisée depuis les attentats du 11 septembre. Bush a, en outre, affirmé qu'il était disposé à rencontrer le chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat. «Si je suis convaincu qu'une telle rencontre peut contribuer à faire avancer le processus de paix, j'espère que M.Arafat est en train de prendre les mesures nécessaires pour réduire la violence», a-t-il ajouté Une seconde chance, c'est ce qu'offre George W.Bush aux taliban, en échange de Ben Laden: «La vérité, c'est que pour défendre complètement l'Amérique nous devons vaincre les êtres malfaisants», faisant allusion «au premier d'entre eux, Oussama Ben Laden, suspect n° 1 des attentats du 11 septembre». Bush a ajouté: «Je ne sais pas s'il est mort ou vivant. Mais je veux le faire comparaître devant la justice». S'adressant aux taliban, George W.Bush a proposé: «Si vous l'arrêtez lui et ses complices aujourd'hui... nous reconsidérerons alors notre action (militaire) contre votre pays. Vous avez une seconde chance». Dans leur guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis ont «beaucoup accompli en un mois», selon George W.Bush. Il a cité le gel de l'argent de la terreur, les avancées dans les enquêtes sur les attentats et l'élargissement de la coalition internationale antiterroriste. Il a, en particulier, estimé que la Syrie avait démontré sa volonté de participer à la guerre contre le terrorisme. Washington prend cette offre «au sérieux», a-t-il dit. En revanche, le président américain a signalé que son pays surveillait de près le président irakien Saddam Hussein qualifié «d'homme diabolique». «Il ne fait aucun doute que Saddam est un homme diabolique qui a utilisé des gaz contre son propre peuple et nous savons qu'il a tenté de mettre au point des armes de destruction massive», a-t-il confirmé. George W. Bush a également dit que Saddam Hussein «avait tout intérêt à permettre les inspections (sur le sol irakien) pour s'assurer qu'il respecte sa parole» de ne pas fabriquer des armes de destruction massive. «Nous le surveillons de près», a lancé le président américain sans faire référence à de nouvelles mesures. Cela au moment où Londres s'efforce de dissiper les inquiétudes du monde arabe sur une éventuelle extension de la guerre à d'autres pays que l'Afghanistan, en particulier l'Irak. «Nous n'avons vu aucun élément qui lierait l'Irak aux atrocités du 11 septembre», selon le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw. Alors même que se déroulait la conférence de presse au Salon oriental de la Maison-Blanche, l'Afghanistan essuyait sa cinquième nuit consécutive de bombardements. «Toutes les missions militaires ont été exécutées selon les plans prévus.» «Nous avons détruit les camps d'entraînement terroristes, perturbé leurs communications, affaibli les forces militaires des taliban et anéanti la plus grande partie de leur système de défense antiaérien», a dit M.Bush. Il a fait part de sa volonté de «déloger les terroristes de leurs grottes et de les amener devant la justice». «Cette campagne durera le temps nécessaire pour que Al-Qaîda, (l'organisation de Ben Laden) soit jugée. Cela peut se passer demain, cela peut se passer dans un mois, cela peut prendre un ou deux ans. Mais nous gagnerons», a assuré le président Bush.