Le chauffage dans les établissements scolaires en cette période caractérisée par la rigueur de l'hiver est inexistant dans une grande partie des écoles primaires de la wilaya de Tizi Ouzou. Une virée dans certains établissements de la périphérie laisse constater un état des lieux loin d'être réjouissant. Même si le droit des élèves au chauffage dans les classes est souvent souligné avec persistance dans les recommandations des hauts responsables du secteur de l'éducation, il reste que sur le terrain, la situation n'inspire que la déception. Certes, la quasi-totalité des établissements scolaires est équipée de matériel de chauffage, mais le fonctionnement est toujours soumis à des perturbations. Les pannes des poêles et l'approvisionnement en gasoil sont les principales lacunes auxquelles sont confrontées les directeurs des écoles et les élèves. A l'école de Tamazirt, sise au chef-lieu de la commune d'Iredjen, la situation illustre ces difficultés qu'affrontent au quotidien les enseignants et les élèves du primaire. Dans cette école, les poêles à mazout sont usés et les canalisations d'évacuation accusent des anomalies. Le directeur de l'école, nouvellement affecté, évoque le laisser-aller qui a engendré un tel désordre. Pour se décharger d'une telle responsabilité, il s'en prendra à son prédécesseur en déclarant que « ce fait est dû à la négligence dont ont fait preuve les anciens responsables de cette école, puisque les poêles sont hors d'usage depuis longtemps, et rien n'a été fait pour leur renouvellement ». Un membre de l'association des parents d'élèves, rencontré sur les lieux, laisse entendre qu' « une enveloppe financière a été dégagée, il y a quelques années, pour la réfection des canaux d'évacuation de la fumée, mais les nouvelles installations n'ont pas tardé à enregistrer des fuites sur plusieurs endroits car le travail a été mal fait ». A l'école Aït Agouacha, même si la situation est moins catastrophique du point de vue équipement, les appréhensions persistent quant à l'approvisionnement en gasoil. La directrice de l'établissement, Mme Bendifellah, espère qu'avec l'élection d'une nouvelle APC, la situation connaîtra des améliorations. Tout en faisant savoir que cette année, l'école a déjà reçu trois fûts de combustibles, elle ne cache pas sa crainte de voir le scénario de l'année précédente se reproduire, où la fourniture du produit a connu des perturbations multiples. Sur le même axe, et à une altitude qui dépasse les 1000 m, les élèves de l'école Aït Sidi Ahmed, à l'entrée de Aïn El Hammam, nous disent que « le poêle dans notre classe ne marche pas ». A l'intérieur de l'établissement, les enseignants hésitent à aborder le sujet. « Il y a des anomalies, mais tant que le directeur est absent personne ne peut parler », nous avoue une enseignante visiblement importunée par la question. A Iferhounène, où le relief montagneux et la route sont toujours couverts de neige, les écoliers évoluent dans le froid. A l'école des Frères Hadj Mouhand, sise au chef-lieu de la daïra, les enseignants font état de plusieurs contraintes qui empêchent le fonctionnement normal du chauffage. Une dizaine d'élèves, des bidons à la main, font le tour des salles pour faire le plein des poêles. « Ici, ce sont les élèves qui alimentent les poêles avec du gasoil », nous dit un enseignant avec une mine gênée. « Il y a deux agents d'entretien seulement pour cette école de 14 divisions. Donc, ils n'arrivent pas à tout gérer », poursuit-il. Son collègue évoquera le problème de l'évacuation. En fait, les cheminées des blocs pédagogiques sont évacuées dans les greniers, entre le plafond et la charpente, ce qui provoque souvent le retour de la fumée dans les classes. Sur le versant sud de la wilaya, la situation n'est pas moins désastreuse. Dans la commune Aït Yahia Moussa, les équipements de chauffage dans les écoles primaires ne sont pas encore mis en marche, alors que la saison du grand froid bat son plein. A l'origine de ce blocage, la commune n'a pas encore approvisionné les établissements en gasoil. Les enseignants et les parents d'élèves comptent réagir incessamment pour espérer, au moins, un règlement du problème au retour des vacances d'hiver. En l'absence des moyens de chauffage, ce sont les élèves des premier et deuxième paliers qui ont du mal à se familiariser avec les bancs de l'école.