La mobilisation pour la libération de Mohamed Gharbi reprend. Depuis près d'une semaine, le collectif Libérez Mohamed Gharbi (LMG) a décidé de ne plus prendre son mal en patience après avoir observé une halte qu'il espérait avantageuse. «Nous avons temporisé quelques semaines justement parce qu'on a voulu laisser la justice faire son travail. Mais le traitement de son dossier accuse un retard tel qu'on ne peut plus se résigner à une vague attente», explique Khaled, un des initiateurs de LMG. Six mois sont passés depuis la grâce présidentielle accordée le 4 décembre 2010 à l'ancien moudjahid, condamné pour avoir tué un terroriste repenti qui le menaçait de mort il y a dix ans. Un acquis de taille pour tous ceux qui se sont réunis autour de cette revendication, étant donné que la grâce accordée permet justement à Mohamed Gharbi de bénéficier d'une libération conditionnelle. Une demande officielle a d'ailleurs été formulée au juge d'application des peines de la prison de Khenchela, il y a plus de 4 mois, mais aucune réponse n'a été donnée à ce jour. Inquiets et révoltés par le blocage de cette procédure judiciaire, les initiateurs de LMG ont défini un programme d'action pour remettre cette affaire sur le tapis. De nouvelles vidéos pour sensibiliser les gens à cette cause circulent sur internet. Ce n'est pas tout. Les sympathisants de la cause ont opté pour une autre démarche pour le moins originale : saturer la boîte aux lettres et les lignes fax du ministère de la Justice par des centaines de courriers demandant la libération de l'ancien moudjahid. «Pour collecter et faire signer ces lettres, nous n'avons pas hésité à sortir dans la rue et rappeler aux gens que ce vieil homme n'est pas un vulgaire assassin, mais un personnage révolutionnaire qui a déjà assez payé comme ça», précise Hassan, un autre initiateur du mouvement. Des artistes n'ont pas manqué de se joindre à ce nouvel élan dans la mobilisation. Le dramaturge et écrivain Slimane Benaïssa n'a pas manqué d'exprimer, il y a quelques jours, son soutien à cette cause. Le musicien Nabil Bali a, de son côté, consacré sa tournée cette semaine en France en hommage à Mohamed Gharbi. Les «Lmgistes» espèrent une libération pour le 5 juillet prochain, mais ont déjà établi «un autre plan d'actions beaucoup plus percutant» pour l'après-5 juillet, si sa demande de libération conditionnelle n'est toujours pas traitée d'ici là.