La mobilisation éclair organisée hier pour demander la libération de Mohamed Gharbi a été fugace mais percutante. Les sympathisants de la cause n'ont pas manqué à l'appel du collectif Libérez Mohamed Gharbi (LMG) lancé pour rappeler sa volonté de voir l'ancien moudjahid emprisonné enfin libéré. Ils étaient hier plus d'une quarantaine à brandir leurs pancartes à l'entrée du ministère de la Justice. En silence, le regard plein de détermination, les «LMGistes» se sont mobilisés 3 minutes durant, comme prévu. Quelques piétons et automobilistes de passage ont pris le temps d'exprimer leur soutien à l'action. La police, quant à elle, a eu à peine le temps de s'interroger et d'essayer de dissuader le rassemblement qu'un cri de joie annonçait déjà la fin du freeze. Dans le même temps, deux représentants du collectif ont déposé une demande d'audience au ministre de la Justice. «On nous a accueillis chaleureusement, il semble que nous étions attendus. Le chef de cabinet nous a reçus et a réceptionné notre lettre», explique Tarik, un des initiateurs du mouvement. Déçus de n'avoir obtenu comme réponse que quelques vagues promesses de «faire en sorte que la procédure se déroule au mieux», les LMGistes étaient tout de même contents d'avoir marqué leur présence, une fois de plus à travers cette action. «C'est encore une fois un petit coup de pression à travers la lettre déposée, mais surtout ce flash mob pour qu'on n'oublie pas cet ancien moudjahid qui attend de rejoindre les siens», explique Khaled, un autre meneur du groupe. Dans la lettre adressée au ministre, le collectif LMG n'a pas manqué de préciser sa position et sa démarche dans ce combat pour la libération de Gharbi : «Nous, groupe de jeunes citoyens algériens indépendants de tout parti ou mouvance politique nationale ou étrangère, avons formé un mouvement dénommé Libérez Mohamed Gharbi (LMG) par solidarité morale et citoyenne avec ce symbole de la Révolution et de la résistance algérienne qu'est Mohamed Tounsi Gharbi», est-il noté dans le document adressé au ministre. Le combat de LMG a débuté en septembre 2010 et n'a cessé de prendre de l'ampleur au fil des semaines jusqu'à obtenir une grâce présidentielle le 4 décembre 2010 permettant ainsi à l'ancien patriote de bénéficier d'une libération conditionnelle. Emprisonné pour le meurtre d'Ali Merad, terroriste repenti, qui le menaçait, Mohamed Gharbi, fatigué et malade, attend, justement, une réponse favorable à cette demande de libération déposée le 6 février, soit une semaine avant le 11 février, date à laquelle il a purgé la moitié de sa peine (10 ans). Il est libérable depuis cette date, mais le collectif LMG, redoutant les lourdeurs administratives, entendait, par cette action, accélérer la procédure et rappeler sa détermination à voir l'ancien moudjahid libéré.